Tout est grâce
Je suis le diacre Evans Masakhalia, de la Société des Missions Étrangères du Québec. Je suis un Kenyan. Je suis né dans un milieu familial très instable et j'ai été élevé par mes grands-parents. Mes parents biologiques n'ont jamais vécu ensemble. J'ai rencontré mon père biologique pour la première fois lorsqu'il était mort, couché dans son cercueil. J'ai appris qui était ma mère trois ans après sa mort. J'ai été baptisé dans la foi catholique pendant ma deuxième année d’école secondaire.
Mes antécédents personnels m'ont persuadé de me rapprocher de Dieu. Après avoir terminé mes études secondaires en 2005, j'ai rejoint le séminaire des Missionnaires Clarétains en 2006. Après quatre ans, j'ai quitté les Clarétains pour rentrer chez moi et réfléchir plus profondément à ma vocation. J'ai ensuite pris contact avec la Société des Missions Étrangères du Québec en 2011. En février 2013, la Société m'a invité à commencer ma formation missionnaire avec eux. J'ai été ordonné diacre transitoire le 27 août 2022, au Canada, dans notre Maison Centrale à Laval (Québec).
Un voyage personnel dans le soi
Plus qu'une simple formation à la prêtrise, ma formation a été un voyage personnel dans le soi. Elle a impliqué un douloureux voyage vers moi-même, pour découvrir le cœur de mon être et le relier aux événements de ma vie. Ce voyage a impliqué des sentiments, des souvenirs et des désirs ; le découragement et l'espoir, les difficultés et la persistance, la consolation et parfois, la désolation. La véritable croissance m'est apparue lorsque j'ai courageusement pris la décision de passer du déni de soi à l'acceptation de soi. Cela impliquait d'accepter que je suis celui qui a vécu cette ou cette expérience de peine ou de joie, de chagrin ou de bonheur, de perte ou de gain, d'acceptation ou de rejet, ... de mettre en œuvre les sentiments qui ont été apportés par ces expériences et de les offrir au Seigneur. C'est ainsi, à mon avis, que Dieu nous invite tous à raconter notre histoire, en nous rappelant nos douleurs et en comptant nos bénédictions !
Dieu vient à nous, déguisé
Avec le recul, maintenant que je suis diacre, tout ce que je peux dire, c'est que tout est grâce ! Dieu vient à nous, déguisé dans le sécularisme, l'individualisme, l'égoïsme, la maladie, les troubles et les défis qui nous entourent. Dans ces circonstances, il est plus facile d'expliquer et de justifier son absence ou sa distance par rapport à nous, car nous utilisons nos cerveaux et nos yeux physiques. La Grâce de Dieu ne parle pas au cerveau mais au contraire, elle cherche à parler au cœur avec l'espoir d'y apporter une transformation et un renouveau qui crée une intimité avec Dieu, qui donne la sagesse de relire le passé avec gratitude, de vivre le présent avec enthousiasme et de deviner l'avenir avec une espérance sachant qu'en effet « Tout est Grâce ».
En tant que ministre ordonné, je désire devenir comme une page blanche où Dieu écrirait sa volonté jour après jour. Je veux être un espoir pour ceux qui sont désespérés. Je veux afficher mes luttes, mes douleurs et mes brisures et permettre à Dieu de les utiliser comme un tableau où sa grâce sera rendue accessible aux autres. Avec enthousiasme et prudence, je veux découvrir la présence de Dieu avec ceux qui doutent et s'interrogent afin de susciter un désir de Dieu dans le cœur de ceux que je rencontre.
