VIVANT AU COEUR DU MONDE HIER, AUJOURD'HUI, DEMAIN
Le Centre PRI, devenu Carrefour intervocationnel, a souligné ses 40 ans d'existence en 2022-2023 sous le thème:
L'équipe du Carrefour intervocationnel a invité les gens à célébrer avec nous cet anniversaire en participant à différentes activités en 2022-2023:
Je partage dans mes réseaux :
L'équipe du Carrefour intervocationnel est fière de compter sur deux coprésidents d'honneur du 40e anniversaire de fondation. Les deux coprésidents sont les portes-paroles officiels des festivités du 40e.
Partenaire dans la mission,
Inspirée par l’Esprit Saint il y a maintenant 40 ans, Suzanne Laflèche, sœur de la Charité du Bon-Pasteur, a osé rassembler les communautés religieuses afin d’offrir une Présence Religieuse Intercommunautaire auprès des jeunes. Dans cet acte prophétique, elle a offert l’une des premières occasions aux communautés d’apprendre à se connaître et à se concerter en pastorale vocationnelle pour travailler à la vigne du Seigneur.
Au fil du temps, Présence Religieuse Intercommunautaire, de son petit nom Centre PRI, a connu plusieurs transformations : changements de nom (Centre vocationnel, aujourd’hui Carrefour intervocationnel), des déménagements, des missions renouvelées.
Aujourd’hui encore, le Carrefour intervocationnel est plus déterminé que jamais à poursuivre ses efforts en pastorale vocationnelle pour le développement d’une culture de l’appel avec le même prophétisme qui animait sœur Suzanne Laflèche et l’équipe fondatrice en 1982.
Nous sommes heureux, en tant que co-présidente et co-président d’honneur des festivités du 40e anniversaire de fondation du Carrefour intervocationnel de vous inviter à célébrer ce jubilé avec nous, le Conseil d’administration et le personnel de cet organisme incontournable dans la culture de l’appel au Québec.
Au plaisir de souligner avec vous les festivités ayant pour thème Vivant au cœur du monde hier, aujourd’hui, demain.
Madame Chantal Jodoin
Première directrice laïque du Centre PRI (2011-2018)
Père Claude Grou, c.s.c.
Congrégation de Sainte-Croix
Ancien supérieur général de sa communauté (1986 - 1998)
Ancien recteur de l'Oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal (2005-2020)
La réussite des activités du 40e est le fruit de la collaboration de nombreuses personnes qui se sont généreusement engagées. Nous tenions à les remercier chaleureusement.
Les membres du Conseil d'administration.
Les membres du Comité 40e, qui se sont réunis plus d'une dizaine de fois depuis janvier 2021:
Des personnes qui ont consacré de leur temps de manière ponctuelle :
Abbaye Val Notre-Dame
Pour les prix remis aux gagnants des concours de prière et de chant
Soeur Rollande Paris, s.g.m.
Présidente du Conseil d'administration
Quel défi! Célébrer les 40 ans, en 2022, d’une culture de l’appel pour toutes les formes de vocation, tout en demeurant bien vivantes et vivants au cœur du monde d’hier, aujourd’hui et de demain.
C’est dire que le point de départ du Centre PRI, devenu maintenant le Carrefour intervocationnel, n’a pas souffert d’anémie depuis 1982, pour donner suite à une vision-mission de sœur Suzanne Laflèche, de la Congrégation Notre-Dame de Charité du Bon-Pasteur. Sœur Suzanne n’a pas été cuirassée par l’indifférence vocationnelle.
L’évolution du Centre a suivi les mouvements de la société dans le vécu des réalisations positives et aussi à travers les intempéries des chemins de Galilée. Peu importe les méandres d’une quarantaine, le Centre est demeuré une référence vocationnelle pour jeunes et moins jeunes qui entendent l’appel du Seigneur ainsi que pour les personnes qui interviennent en pastorale. Elles ont puisé des informations et des outils d’accompagnement dans leur responsabilité de disciple-missionnaire, réalité si chère au Pape François.
Votre présence à cette journée festive démontre votre foi en cette pastorale, votre solidarité avec l’équipe de gestion et d’animation. Merci d’être venu-e-s le dire et le vivre ensemble, au Cap…
Au nom du Conseil d’administration, j’adresse un chaleureux merci aux deux personnes qui ont accepté la coprésidence de cet événement : madame Chantal Jodoin et père Claude Grou de la Congrégation Sainte-Croix; Je ne vais surtout pas passer sous silence notre expert musical pour le concours de chant, Robert Lebel et nos créateurs de paroles et de musique qui ont participé au concours.
Merci à toutes les personnes qui ont collaboré à l’actualisation du 40e et nous reconnaissons la grande part d’énergie déployée par le Comité organisateur, merci pour cette belle disponibilité.
Bien sûr qu’il y aura d’autres événements pour souligner cette année festive, notre site regorge de belles annonces. D’ailleurs, cet après-midi, nos panélistes nous en donneront un avant-goût.
Je vous souhaite une excellente journée et de beaux moments de « gastronomie vocationnelle ».
Si, Simon Pierre Arnould était avec nous, il s’exprimerait comme suit : « C’est au Cénacle de notre histoire que nous vivrons, la gestation de la résurrection ».
Nous sommes là pour actualiser la vie et vous y êtes à cause de votre foi en la vie. Merci! Goûtez bien votre journée!
Sœur Rollande Paris, s.g.m.
Présidente du conseil d’administration
Mme Chantal Jodoin
Co-présidente d'honneur du 40e
Bonjour !
Que ça fait du bien de nous retrouver non ?
Et quoi de mieux que l’ouverture des festivités du quarantième anniversaire du Carrefour intervocationnel pour provoquer cette rencontre. Merci d’être si nombreux à avoir répondu à cette invitation. Merci aux personnes qui viennent de Montréal, de Québec et des autres régions du Québec ainsi que de l’Est ontarien, et qui avez fait la route jusqu’ici, au Sanctuaire Notre-Dame-du Cap de Trois-Rivières, afin de permettre ces retrouvailles.
Je me présente, pour celles et ceux que je n’aurai pas eu la chance de rencontrer par le passé, je me nomme Chantal Jodoin et je suis l’ex…l’ex-directrice du Centre PRI, celle qui précédait François et, je suis une simple laïque.
J’insiste sur ces mots : simple laïque, car j’ai été surprise de recevoir un appel téléphonique de François me demandant si j’acceptais d’être co-présidente d’honneur des festivités du 40e du Carrefour Intervocationnel. Ma réponse ressemblait à quelque chose comme : « Pourquoi moi ? » C’est vrai, je ne fais partie d’aucune communauté religieuse ou institut de vie consacrée, je n’ai fait aucun vœu, bref je considérais que je n’entrais pas dans la catégorie « avoir répondu à un appel ».
Et là, François a sorti l’argument massue : tu as répondu à l’appel baptismal.
Et vlan… avec cette réplique, que répondre ?
C’est donc avec un immense plaisir que j’ai répondu « OUI » à cet appel d’être co-présidente d’honneur, en compagnie du Père Claude Grou, prêtre de la Congrégation des Pères de Sainte-Croix, pour souligner ces 40 années d’existence du Carrefour Intervocationnel que j’ai également connu sous le nom du Centre PRI (Présence Religieuse Intercommunautaire) et sous le nom du Centre Vocationnel.
Du ciel où je suis certaine que sœur Suzanne Laflèche, sœur de la Congrégation Notre-Dame de Charité du Bon-Pasteur, nous regarde, je suis convaincue qu’elle est fière de ce qu’elle voit. Quelque part, au début des années quatre-vingt, elle a osé rêver et elle a osé croire qu’il était possible de créer un lieu où différentes communautés religieuses pourraient se rencontrer, fraterniser et partager, bref s’unir pour témoigner de la vie religieuse et rencontrer des jeunes. C’est en juin 1982 que ce rêve est devenu réalité.
Quarante ans plus tard, je nous regarde et je vois que son rêve s’est bonifié. Inspiré par l’Esprit Saint, soutenu par le travail acharné de nombreux bénévoles et d’employés dévoués, le Centre PRI a osé croire que Dieu appelait toujours et que sa raison d’être était toujours d’actualité même dans un monde sécularisé et laïcisé.
Le Centre PRI a osé faire des virages importants : son conseil d’administration a osé confier sa direction à une personne laïque, il a osé sortir des limites du territoire montréalais pour embrasser les limites du territoire québécois et même de l’Est ontarien francophone, il a même osé sortir en périphérie ! Les activités mises sur pied telles que : « Au-delà des murs », « Sur les pas de nos fondateurs », les sorties aux pommes proposées aux familles de différents diocèses afin de faire connaître la vie monastique, des pèlerinages ou encore des collaborations avec d’autres organismes dont leur mission est de faire connaître une vocation particulière en Église, sont toutes nées parce que nous avons cru que c’était possible. Tous ces « oser croire » ont permis de modeler le Centre PRI à ce qu’il est aujourd’hui : le Carrefour Intervocationnel, lieu de référence en culture de l’appel, et ce, pour toutes les formes de vocation, car… Dieu appelle toujours… et Dieu s’émerveille.
Et que nous réserve demain ?
Ma mère me répondrait : « Seul Dieu sait et le diable s’en doute ».
Ce que je sais (et attention, je ne me prends aucunement pour Dieu), c’est que le Carrefour Intervocationnel est sur la bonne voie pour assurer son avenir financier.
Comme vous le savez, le Carrefour Intervocationnel est financé par ses membres. Les communautés religieuses et les instituts de vie consacrée constituent la grande majorité d’entre eux.
La réalité étant ce qu’elle est, lors de mon passage au Centre, ce défi financier pour assurer le maintien de ses activités était devenu une grande préoccupation. Une solution a émergé et il a été décidé de constituer un fond de pérennité s’élevant minimalement à deux millions de dollars. Lors de ma dernière visite du site Internet, j’ai constaté qu’il reste 41% des fonds à trouver. Plus de la moitié de l’objectif est atteint ! C’est une bonne nouvelle n’est-ce pas ? Je me permets de vous remercier pour votre soutien. Merci d’oser y croire. Surtout, bravo à François et à son équipe pour tout le travail accompli.
Ce que je sais aussi, c’est qu’il y aura, dans les prochaines années, un défi de taille à relever.
J’ai le goût de m’amuser un peu avec vous pour que nous le découvrions ensemble.
Dites-moi, si je vous pose la question suivante : « Qui est arrivé en premier ? L’œuf ou la poule ? Que me répondez-vous ? »
Et, si nous nous référons à notre contexte ecclésial, à quoi pouvons-nous identifier l’œuf et la poule ?
C’est sûr qu’un des deux est la culture de l’appel, mais l’autre, c’est quoi ?
L’ÉVANGÉLISATION.
À mon humble avis, il est là le défi concernant l’avenir de la Culture de l’appel au Québec et indirectement ce défi aura des conséquences sur l’avenir du Carrefour intervocationnel.
Mes quatre dernières années de travail et d’expérience en Église me font affirmer que, si on ne remet pas sérieusement en question notre façon d’évangéliser dans les paroisses, c’est-à-dire d’être un lieu où on dispense des services à la demande comme le baptême, la confirmation, le mariage, les funérailles, l’avenir vocationnel au Québec est presque voué à un échec. Nous devons repenser nos façons d’accompagner afin de proposer un véritable cheminement dans la foi, permettant de faire LA rencontre de Jésus ressuscité via une véritable expérience d’Église (Église avec un grand E), sans quoi l'avenir vocationnel sera encore moins florissant qu’aujourd’hui.
Je pense que je n’ai pas besoin de vous convaincre. Si vous avez répondu oui à la forme de vie consacrée à laquelle vous avez été appelée, c’est parce que vous avez expérimenté cette rencontre. C’est celle-ci qui a fait germer en vous l’idée d’être peut-être appelé à embrasser une forme de vocation en Église. Vous avez osé y croire et vous avez osé discerner, comme les personnes autour de vous et celles qui vous ont précédées.
Ce que je vous dis, ce n’est pourtant pas nouveau. Il y a quelques années, le terme « Nouvelle Évangélisation » était sur toutes les lèvres. Pourtant, rien n’a changé, et cette pandémie que nous vivons depuis deux ans, n’a fait que précariser nos milieux et nos paroisses davantage. Devons-nous lancer la serviette ?
Comme le dit si bien notre chant thème pour nos festivités :
« Osons croire », osons croire que l’on peut.
Oui, c’est possible de changer nos façons d’évangéliser au Québec et cela existe. Personnellement, j’ai mis les pieds dans une paroisse qui avait osé ce virage. Je l’ai découverte d’une drôle de façon et j’ose croire que c’est un clin d’œil d’en haut, qui est arrivé juste à point, car je dois avouer que j’étais sur le point d’abandonner la pratique dominicale.
Un jour du mois d’août dernier, j’ai reçu un appel d’un curé d’une paroisse du diocèse de Montréal que je connaissais vaguement, car je m’occupais de la comptabilité d’une autre de ses paroisses. Il m’appelait au secours parce que son autre comptable venait de faire un AVC et c’était grave, le comptable ne reviendrait pas à sa tâche et il cherchait quelqu’un d’urgence. Bref, j’ai dit oui.
À force de me rendre sur place, on apprend à se connaître et je finis par lui avouer que j’ai bien de la misère à me motiver pour aller vivre une messe du dimanche. Bien entendu, il me vante la sienne. J’écoute, sans plus. Je demeure quand même dans le nord de Laval (Fabreville) et cette paroisse est dans le Nouveau Rosemont (rue St-Zotique, près de Viau). Il faut donc être motivé pour y aller, et je ne le suis pas trop. Quelques semaines plus tard, il réitère l’invitation. Encore une fois, je me laisse convaincre. Et là, surprise !
C’est la première fois depuis fort longtemps qu’on me salue quand je franchis les portes d’une église. Dans le chœur, comble de modernisme, il y a un soutien visuel : des télés, pour projeter les chants et les grandes lignes de l’homélie. Et le chant ! Enfin quelque chose qui est accessible pour tous, intériorisant et où on invite les gens à chanter. La communauté se met même à frapper des mains pour battre la mesure pour certains chants. Elle ose exprimer sa joie !
Que dire de l’homélie, ma foi, intéressante ! Avec des notions bibliques pour nous mettre en contexte et trouver le sens révolutionnaire de l’époque. Après cette explication, l’enseignement est remis dans le contexte d’aujourd’hui et le prêtre nous interpelle : que dois-tu faire de cette lecture évangélique pour être un témoin vivant de ta rencontre de ce Jésus ressuscité dans ta vie quotidienne ?
Surprise extrême, après trois visites (bien oui, j’y suis retournée !), des personnes me saluent et prononcent mon prénom ! Wow !
Je vous raconte tout cela et j’ai appris la semaine dernière que plusieurs d’entre vous la connaissent cette paroisse.
L’abbé Patrice Bergeron était venu, avec son équipe pastorale de la paroisse de Saint-Bonaventure, vous présenter le changement qu’il avait initié et osé entreprendre lors d’une journée de ressourcement qui avait eu lieu chez les Sœurs de la Congrégation de Notre-Dame, quelque part à l’automne 2019. Cela fait quatre ans qu’il a osé ce changement et cela donne des fruits.
Je n’ai jamais vu autant de monde à la messe du dimanche, et attention, de tous les âges. À la Veillée Pascale, il y a eu dix (10) baptêmes dont six (6) adultes qui se sont convertis après avoir cheminé via un parcours Alpha. Ce printemps, un Alpha ados a été vécu. 17 jeunes se rendaient à la paroisse tous les vendredis soirs, et ce, pendant 11 semaines, pour vivre cette rencontre. J’ai même appris que deux de ces jeunes partaient de Boucherville, en autobus, à toutes les semaines pour s’y rendre.
Patrice m’a dit la semaine dernière :
« Je ne sais pas si nos changements vont susciter des vocations, mais un jeune de 7 ans est venu me voir, il m’a regardé dans les yeux et il m’a dit : ‘Moi aussi, je veux devenir prêtre plus tard !’ »
Alors, osons croire, mais surtout, osons changer nos façons d’être et de faire Église, car Dieu appelle et Dieu appellera encore demain. Or, avant tout, Dieu a d’abord besoin de nous pour oser le faire connaître.
Bon quarantième et longue vie au Carrefour Intervocationnel !
Mme Chantal Jodoin
Coprésidente d’honneur du 40e anniversaire de fondation
Secrétaire du Centre PRI de 2009 à 2011
Directrice générale du Centre PRI de 2011 à 2018
Père Claude Grou, c.s.c.
Co-président d'honneur du 40e
Il y a plusieurs années passées, quand un jeune de la commune commençait à cheminer, qu'il avait fait son noviciat et qu'il décidait de s'en aller, les vieux pères disaient : « Il a perdu sa vocation ». Avoir la vocation, c'est être religieux ou être prêtre. Si tu n'as pas ça, tu as perdu ta vocation. Les plus jeunes chez nous disaient que peut-être qu'il vient de la trouver. Peut-être ce n'est pas sa vocation d'être religieux, et c'est pour cela qu'il est parti parce que c'est quelque part ailleurs qu'il a trouvé un autre chemin. Alors, il faut faire confiance et voir quel chemin cette personne avait trouvé.
Cela ramène à toute la réflexion sur la vocation. On disait : « ah, il a la vocation, il n'a pas la vocation ». Il y avait LA vocation. Pour un homme, c'est surtout être prêtre ou frère. Pour les femmes, c’est d’être religieuse. Alors ça c'était LA vocation.
Si l'on regarde la vocation comme celle-là, si on ne va pas plus loin, c'est sûr qu'on est un peu dans un cul-de-sac si l'on n'ouvre pas l'idée de la vocation à la vocation baptismale. Nous avons tous été appelés de différentes façons et il y a peut-être des façons que l'on n’a pas encore imaginé de répondre.
La vocation, comme dit souvent le pape François : « c'est être disciple, c'est être missionnaire ». Être disciple, c'est porter un message.
Il y a 40 ans, quand on a mis sur pied ce projet-là, qu'on appelait PRI, à l'époque, je pense que c'était très prophétique, parce qu'à l'époque à mon avis, les gens qui s'occupaient de promotion vocationnelle voyaient un peu l'autre promoteur comme un compétiteur, devant cette denrée rare qu'étaient les jeunes qui s'intéressaient à la vie religieuse. Alors au lieu de regarder ça comme des compétiteurs, si on se regardait comme des collaborateurs qui vont ensemble trouver des façons de revitaliser l'appel de Dieu pour des gens qui peuvent être appelés à servir le Seigneur de manière plus particulière à travers nos familles religieuses.
Alors, passons de compétiteurs à personnes pour travailler ensemble, pour trouver ensemble de meilleurs moyens. Et, lorsqu'on travaille ensemble, il va probablement arriver que quelqu'un, par exemple, de Sainte-Croix qui rencontre un jeune et qui va le regarder et lui dire : « si tu as un problème chez telle communauté, tu serais peut-être plus à l'aise avec cette communauté-là ».
Passer de compétiteurs à collaborateurs est ce qui nous préoccupe devant une personne, c'est-à-dire, comment le Seigneur appelle cette personne-là, comment je peux aider cette personne-là à découvrir l'appel du Seigneur dans sa vie. Et à ne pas dire que le plus important, c'est d'en avoir le possible dans ma communauté, mais d'aider chaque personne à cheminer.
Et, à mon avis, 40 ans plus tard, on n'est plus en compétition, avouons-le, on travaille ensemble depuis longtemps. Mais le nouveau défi, c'est d'être ouvert à une diversité, que peut-être, que certaines de nos communautés telles qu'on les a connues, ne continueront pas à être une force vivante ici. Espérons que ça ne sera pas le cas trop souvent. Mais qu’il y a peut-être des nouvelles forces, des nouvelles formes d'engagement qui se pointent, et d'être ensemble sensibles à cette réalité-là. C’est l’avantage du changement de nom en passant de Centre PRI à Carrefour intervocationnel. Cela demande un changement d’attitude pour aider chaque personne que nous rencontrons à trouver sa place dans l'Église, sa place en tant que baptisé(e) dans notre Église.
C'est un gros défi, parce qu'on est devant l'inconnu. Il va falloir qu'on soit capable de laisser les jeunes être prophètes et trouver des formes nouvelles. Et, en cherchant des formes nouvelles, inévitablement, il faut accepter que, parfois, il va avoir des pistes qui n'iront pas loin, mais dans toutes ces pistes-là, il y en a qui iront très loin, et qui continueront à faire de notre Église, une Église vivante, une Église missionnaire, une Église d'évangélisateurs, une Église qui vit sa foi ensemble. On retrouve dans quelques paroisses, où cela se vie plus fortement. Ça ne peut pas se vivre dans toutes les paroisses. Mais heureusement, il y a des endroits où cela se vit. Il faut continuer à aller chercher, et possiblement quand on a un jeune qui montre de l'intérêt, d'essayer de lui montrer des endroits qui vont peut-être être des endroits source de vie pour ce jeune / cette jeune personne-là où ils vont pouvoir continuer à cheminer et à grandir.
C'est un grand défi. Ça demande beaucoup d'humilité et d'ouverture pour accueillir ces formes de vocation que ces nouveaux appelés, nouvelles appelées auront à servir le Seigneur. Ces formes-là peuvent nous surprendre.
Le Carrefour intervocationnel a ses grands défis après 40 ans à regarder comment des hommes et des femmes vont ensemble travailler à permettre à d'autres personnes de devenir des évangélisateurs, des évangélisatrices, des témoins de l'Évangile.
C'est la grâce que je nous souhaite.
Père Claude Grou
Coprésident d’honneur du 40e anniversaire de fondation
Congrégation de Sainte-Croix
Vous êtes invités à prier avec les textes de la messe avant la lecture de l’homélie.
Première lecture : Joël 3, 1-5a
Psaume : 56 (57), 8-12
Deuxième lecture : Première lettre de saint Pierre Apôtre 4, 7b-11
Évangile : Luc 10, 38-42
Frères et sœurs,
Nous sommes réunis aujourd’hui pour souligner les quarante années d’effort d’un grand nombre de communautés religieuses qui ont choisi de répondre ensemble à l’appel du Seigneur qui nous invite à marcher ensemble dans la foi, l’amour et l’espérance. Nos communautés religieuses, nos instituts de vie consacrée choisissaient de relever ensemble le défi de garder vivant le précieux témoignage d’hommes et de femmes qui choisissent de consacrer leur vie à la prière et au service du Seigneur.
Les lectures que nous venons d’entendre nous proposent de regarder sous trois angles différents l’appel du Seigneur.
Les toutes premières paroles tirées du prophète Joël nous apportent cette promesse du Dieu d’Israël « je répandrai mon Esprit en ces jours-là ». Le peuple d’Israël a vécu des moments sombres. Le peuple avait connu l’exil, la souffrance et l’humiliation et voilà que le Seigneur assure le peuple de sa présence. Mais il faut mettre son espoir vers le Seigneur, dans ce beau rêve d’un jour nouveau, jeunes et vieux avanceront ensemble « vos anciens seront instruits par des songes, vos jeunes gens par des visions ». Cette promesse de Dieu qui est aussi une invitation touche le peuple tout entier. Il dit « je répandrai mon esprit sur tout être de chair ».
Déjà ce beau texte nous invite à voir que l’appel de Dieu est en premier lieu un appel pour toute la communauté. « Je serai votre Dieu et vous serez mon peuple » et ce peuple est appelé à être la lumière qui éclaire les nations. Tout baptisé a reçu cet esprit de Dieu et l’appel à être témoin du Christ ressuscité. L’appel du Seigneur n’est donc pas réservé à quelques personnes, et cet appel global que nous avons tous reçu s’exprimera tout au cours de notre vie dans des invitations plus précises. Travaillé à l’éveil vocationnel c’est donc en premier lieu aider chaque chrétien à découvrir sa vocation en Église. Mais notre travail, c’est aussi de rendre présente à notre société la grandeur d’une vie plus explicitement consacrée à la prière et au service du Seigneur.
L’Évangile nous présente une situation concrète en nous parlant de deux femmes, amies de Jésus, qui montre leur amour pour lui de deux manières différentes. Marthe et Marie avaient sans doute depuis longtemps accueilli Jésus dans leur maison, elles avaient vu en lui un prophète, un messager de Dieu et elle l’accueillait, chacune sans doute à sa façon. Marthe voulait montrer son amour pour Jésus en cherchant à répondre à ses besoins. Quand Jésus arrivait fatigué après une longue marche, elle s’empressait de lui préparer un bon repas. Marie, plus attentive, cherchait plutôt à l’écouter. Cette page de la vie de Jésus nous invite à regarder comment nous accueillons l’appel de Jésus, mais aussi comment nous nous réjouissons de la diversité de nos réponses. La réponse de Jésus nous invite à voir que notre réponse au Seigneur doit toujours se faire en réponse à une écoute attentive. Marie avait compris l’importance de prendre le temps pour se mettre à l'écoute.
La première lettre de Pierre nous invite à replacer l’appel de Dieu dans le cadre de la communauté chrétienne. Dès le début, il propose le fondement de tout : « Ayez entre vous une charité intense ». Avant même de regarder les vocations particulières de chaque membre de la communauté, il y a cet appel commun, cette vocation fondamentale de toute personne qui se met à la suite de Jésus. Quel que soit notre appel particulier, nous avons à le situer dans ce contexte d’une charité intense, un engagement profond, intense, à mettre l’amour de l’autre au cœur de nos vies.
Après avoir affirmé cette règle fondamentale, la lettre de Pierre se tourne maintenant vers ce qui est particulier à chaque personne, nous avons tous reçu des dons de Dieu, des talents, des dispositions qui nous orientent vers des formes de services particuliers. Certains dons sont particulièrement visibles comme par exemple quelqu’un qui a un don artistique très poussé, une facilité pour la musique pour le chant. D’autres dons seront plus discrets, comme la personne qui a un don pour se mettre à l’écoute des autres, pour consoler ceux qui pleurent, pour aider des personnes en difficulté. Nous devons être fiers de ces dons, mais toujours nous souvenir que ce sont des dons donnés par Dieu, pour le service des autres. Il nous faut bien saisir que nos dons sont reçus de Dieu et qu’ils sont là pour le service des autres.
Notre vocation consiste donc à demeurer à l’écoute du Seigneur et à mettre les dons que nous avons reçus au service des autres. Il me semble cependant que si certains dons reçus de Dieu, sont présents au point de départ, d’autres se révéleront tout au long de notre vie.
Répondre à l’appel du Seigneur. Dans la prière des laudes chaque matin nous disons « aujourd’hui ne fermez pas votre cœur, mais écoutons la voix du Seigneur ». La vie de saint frère André comme celle de biens d’autres saints, la vie des fondateurs et fondatrices de nos instituts montrent justement ce dynamisme d’un appel qui se réalise dans une ouverture quotidienne à répondre à la voix du Seigneur. Saint frère André ne se doutait certainement pas, quant à 35 ans il est devenu frère de Sainte-Croix, que bientôt il obtiendrait par sa prière des guérisons et bien d’autres faveurs, il ne savait pas non plus qu’un jour il serait l’instrument qui permettrait d’ériger ce grand sanctuaire en l’honneur de saint Joseph. Mais il ne fermait pas son cœur et chaque jour il écoutait la voix du Seigneur.
Il y a quarante ans, des religieuses et des religieux se sont dit, aujourd’hui, le Seigneur nous invite à travailler ensemble pour être une présence forte dans notre Église et dans notre société. Depuis ce temps des hommes et des femmes ont travaillé ensemble en cherchant à présenter aux jeunes générations un visage renouvelé de la vie consacrée.
Aujourd’hui, nous tournons notre regard vers l’avenir. Nous savons que des gens de tout âge cherchent encore comment répondre à l’appel du Seigneur et nous voulons travailler ensemble pour que les Marthes et les Maries, les Pierres, les Jacques et les Jeans qui cherchent à s’engager à la suite du Seigneur puissent compter sur nous pour les accompagner.
Père Claude Grou, c.s.c.
Coprésident d’honneur du 40e anniversaire de fondation
Soeur Rita Gagné
ursuline
«Voici que je fais toutes choses nouvelles» (Ap 21,5a)
«Celui qui croit…fera les œuvres que je fais
et il en fera de plus grandes» (Jn 14,12)
Ces paroles de Dieu des derniers dimanches, plus celles de la Visitation et celles de la Pentecôte, m’inspirent quelques propos dans la question qui nous rassemble. Dieu rappelle souvent que c’est lui qui fait toutes choses nouvelles… dans chaque temps de l’histoire, comme au temps d’Élisabeth et de Marie, femmes humainement imprévues. Son Fils, dont nous sommes corps en naissance et en croissance, donne sans compter son Souffle de ressuscité et fait, par nous, hommes en femmes ensemble, dans chaque temps de l’histoire, des « œuvres plus grandes » que celles de son court temps dans la petite Palestine. Voilà la foi qui habite mon cœur de femme, classée âgée, celle de plusieurs aîné-e-s.
J’ai posé la question-thème de notre rencontre : que sera l’avenir de la vie consacrée, des vocations ?
De ces rencontres avec les Syméon et Anne d’aujourd’hui, nourri-e-s par la Parole et la prière, je dégage :
En ce Dieu des surprises qui aime notre monde et foi en sa Parole, loi d’amour inscrite à l’origine dans chaque personne et dans la création. En tout temps de l’histoire, à chaque période trouble et déroutante, Dieu a choisi et envoyé et ce fut très souvent de l’inattendu, du déroutant. Souvenons-nous des « qui aurait dit que ç’aurait été ça ? »
D’où sortaient… Abraham, Moïse, David, Paul, François-d’Assise, Dominique et Benoît, Ignace de Loyola et Angèle Merici, François de Sales, Marguerite Bourgeoys, Marguerite d’Youville; ajoutez-en; sans oublier dans les autres religions, avec leurs mystiques et martyrs.
Le temps de Dieu, qui se fait attendre à notre point de vue, arrive dans l’inédit, l’encore vierge (Marie), ou le déclaré stérile de l’histoire (Élisabeth) : Angèle Merici, jeune fille orpheline, a attendu le bon temps (Kairos) pendant 40 ans avant de commencer sa compagnie en 1535; mais les instituts séculiers, dont elle rêvait la formule, n’ont poussé au grand jour qu’au 20e siècle.
« Ce sera très différent, mais on ne sait pas comment », ont répondu plusieurs. « Il faut suivre le courant » a répondu une amie! D’où viendront donc les nouvelles vocations ? Observons avec l’intelligence du cœur, dans quels contextes, religieux, familial, économique, social, culturel, sexuel, politique, spirituel, etc., sont actuellement insérés ces garçons ou filles, qui seront, demain, les surprenants choisi-e-s de Dieu ? Quelles expériences humaines vivent-ils/elles, quels rêves portent-ils/elles dans ce contexte de pandémie, guerres insensées, planète en danger, fermetures d’églises, de couvents et monastères, multiples dénonciations d’abus, assauts anti démocratiques, luttes pour la juste place de la femme, etc. ? Et nous, aîné-e-s, croyons que de ces jeunes, mystérieusement choisis et appelés, certain-e-s inventeront la forme qui conviendra à la juste incarnation de Dieu dans le bon temps ? Naîtra-t-il des fondations nouvelles greffées à une spiritualité reconnue ou des projets tout à fait neufs ? Si oui, prenons soin du présent, car elles sont déjà en couvaison dans les jeunes générations!
Il serait important, disait quelqu’une, d’investir aujourd’hui pour préparer des accompagnateurs et accompagnatrices spirituels, solides et sensibles aux signes de l’Esprit… capables de flairer les changements à consentir. Mon expérience de fréquentations des communautés religieuses, masculines et féminines, pendant plus de 40 ans, mon engagement dans les paroisses d’un diocèse pendant au moins les 20 ans d’après-concile, ces expériences et bien d’autres m’amènent à souhaiter que soient revisitées certaines croyances et pratiques qui ne semblent plus tenir la route. Nous sommes peut-être mûr-e-s pour accueillir le « Voici que je fais du nouveau… dont vous ne pourrez pas dire : moi je le savais » ! (Is 48, 6-7)
Je suggère trois lieux à questionner en nous souvenant que, depuis Abraham, nous n’avons pas à immoler la jeune génération sur l’autel de nos croyances, connaissances partielles ou rituels : les premiers chrétiens l’ont appris à leurs dépens et nous l’apprenons de la même façon !
Non celui du temps passé à Nazareth, mais le Jésus ressuscité « dont la force de vie […] a pénétré le monde » dit le pape François (Joie de l’Évangile, no 276).
Dans mon expérience d’accompagnement, j’ai plusieurs fois mis le doigt sur une certaine pauvreté spirituelle chez des appelé-e-s ; la générosité des engagements ne manquait pas dans les œuvres ni l’abondance des prières, cérémonies liturgiques ; mais des épreuves arrivent qui font appel à une qualité de vie spirituelle, au « suivre Jésus Christ » dans le concret. Heureux-se qui a pu alors rencontrer une compagne, un vrai Frère, une vraie Sœur qui lui a dit: « veux-tu on va le regarder, Lui ? », celui que nous nous sommes engagées à suivre ensemble, dans la voie de l’amour (cf. Ep 5) : cherchez à imiter Dieu comme des enfants bien-aimés… suivez la voie de l’Amour à l’exemple de Jésus-Christ. Cela s’appelle, passer du religieux au spirituel. La vie spirituelle, c’est la vie de l’amour ou en amour car :
L’amour est l’unique vocation inscrite comme loi de l’être en tout être humain et dans la création tout entière, comme désir universel en gémissement. Le point focal c’est que Dieu est Amour. (cf. Boulad) Un accompagnement vocationnel aide donc, en premier lieu, chaque personne à se découvrir « née pour aimer » ; seule vocation à ne pas manquer pour rien au monde, car elle est désir divin d’accomplissement qui vient du fond de l’être fait de chair et de souffle. Essentiellement aptitude à la relation, l’Amour est Voie à suivre, Vérité de l’être, Vie féconde en d’infinies manifestations, dont l’enfant bien sûr…
Mais chaque personne, chaque créature, est un don unique de l’amour, nom reçu de Dieu, pour le bien de l’ensemble. Des pêcheurs appelés à le suivre, Jésus n’a pas fait des agriculteurs… il les a appelés à demeurer pêcheurs, mais d’humains au lieu de poissons. Comment, dans l’accompagnement vocationnel : aider chaque personne à découvrir le don qu’elle est, don en désir d’être conjugué à d'autres dons uniques, donc différents, pour la beauté du monde. Autant de langues d’un même feu… quoi ! L’amour est don reçu pour être passé au suivant car la source est faite pour couler.
« Si tu veux, suis-moi », dit Jésus à un jeune en recherche de plus, ou encore, comme dernière parole à Pierre, un habitué à le suivre qui ne sait pas encore tout de l’Amour : « Toi, suis-moi ». Cette parole d’invitation ou de rappel, est toujours sur les ondes pour être entendue, écoutée et vécue par toute personne… Pourquoi ? Parce que Jésus est venu vivre en plénitude la vocation d’amour, et, vivant, il est tête du Corps que nous formons avec la Création tout entière. Il est, pour toute créature, Amour, i.e. Voie, Vérité et Vie qui se fait chair de notre chair. Et « il révèle pleinement l’homme à lui-même » (cf. Jean-Paul II).
Je ne serais pas surprise que les appelé-e-s de demain, ayant découvert que l’Amour, désir d’infini, est promesse vraiment garantie par Dieu seul, hésitent à engager leur croissance en Amour dans un environnement perpétuel. En fait, une seule certitude nous est donnée: nous pouvons devenir des ex-conjoints, des ex-religieux-ses ou ex-prêtres, ex-ceci ou cela, nous ne serons jamais des ex- aimé-e-s de Dieu ! Ce que nous croyions être le lieu où nous pensions pouvoir aimer le mieux n’est peut-être pas nécessairement le lieu de toujours. Important dans l’accompagnement des personnes… qui sont en route.
L’engagement à suivre Jésus-Christ dans la voie de l’amour, Voie, Vérité et Vie, dans la vie dite consacrée a longtemps été identifié à la vie communautaire sous la modalité de la vie commune. Mais le baptême est déjà consécration de chaque personne à suivre Jésus-Christ dans une communauté de frères et de sœurs.
J’ai été heureusement engagée dans le mouvement des communautés de base avec Max Delespesse, nourrie par son classique : « Cette communauté qu’on appelle Église » ; j’ai découvert cette réalité, oubliée à la suite de Constantin, mais sauvée par les communautés religieuses, comme disait Max : la vie chrétienne est essentiellement communautaire, car l’amour est aptitude à la relation. Il était devenu urgent de la « rendre », i.e. la redonner à toute l’Église. Un mouvement en ce sens amorcé par Vatican, iI est loin d’être réalisé. Vivre la communauté, ça réfère encore souvent aux Sœurs et aux Frères qui vivent en vie commune.
Ce qui laisse entendre qu’il est et qu’il sera très important, à mon humble avis, de discerner, et sérieusement, si une personne appelée à consacrer sa vie pour aimer « à la Jésus-Christ », est aussi appelée à s’engager dans la vie à sa suite, essentiellement communautaire, sous la modalité de la vie commune ou non car les deux choix sont des modalités d’appel à suivre Jésus-Christ, et l’une n’est pas supérieure à l’autre. Quand je suis entrée au Couvent, la vie commune faisait partie d’un « package deal » de la vocation dite religieuse; et on ne parlait pas beaucoup du célibat dans le monde comme vocation. On me disait au noviciat que la vie commune avait remplacé la grâce du martyre! Mais certaines personnes généreusement engagées dans la vie religieuse n’étaient pas appelées, j’en suis convaincue, à la vie commune.
J’ose même proposer que, pour qui est appelé à vivre la vie consacrée sous la modalité de la vie commune, il y ait un quatrième engagement, mutuel celui-là, aussi important à marquer d’un signe concret, que celui des trois vertus dont les modalités, par vœux ou autre engagement, seront sûrement remises au parfum des nouveaux contextes : engagement mutuel à nourrir, soigner et guérir, la relation entre nous, le lien de l’Esprit qui nous tient ensemble, et créer ainsi un atmosphère où il fait bon vivre et venir en visite.
J’ai vu écrite et entendu cette question posée par une journaliste. Un coup au cœur! Plusieurs communautés religieuses connues ont déjà tout remis à l’État, et en bon état, de leur longue histoire d’engagement dans le « prendre soin des plus démunis » : hôpitaux, orphelinats, écoles, certains lieux de cultes, même des centres de spiritualité.
La question demeure pourtant très vive : qui va prendre soin des plus démunis dans tous les secteurs de la vie humaine, dont ceux, urgents, des dimensions écologique et spirituelle, souvent oubliées ou remises à plus tard. L’État, dans sa vision de société, est souvent timide quand il s’agit de décisions ou moyens concrets en ce qui concerne l’humanité à ras le sol. Il oublie de plus en plus que la dimension spirituelle n’est pas optionnelle, loin de là, comme écrivait l’économiste Christian Arnsperger en 2009 rêvant de l’après-capitalisme.
Heureusement, de petits groupes, parfois silencieux, même sans le savoir, sont présents et tiennent le phare des « petites bontés » qui gardent l’humanité debout. Ils seront les étonnés de Mt 25. J’ai le sentiment que si de nouvelles communautés de vie, modalité vie commune ou non, naissent, ce sera en sensibilité aiguë aux cris de notre temps, ceux que Dieu entend et pour lesquels il choisit et envoie. Si oui, pensons qu’elles sont présentement en gestation insoupçonnée dans les générations qui nous suivent et prenons soin… (Le paragraphe suivant, comme d’autres phrases d’ailleurs, n’a pas été donné le 4 juin, pour respecter le temps alloué.)
Qui, dans les Monastères et Abbayes en temps de Réforme du 16e siècle, savait que, du Pays Basque, un soldat blessé au combat, nommé Ignace, orphelin de père, serait à l’origine de la Compagnie de Jésus, qu’une jeune fille orpheline nommée Angèle Mérici, en Italie, portait en secret, et cela pendant 40 ans, le projet d’une fondation tout à fait nouvelle, qui dure encore après avoir été apparemment stoppée par Rome et avoir existé dans un mode hybride pendant quelques siècles …grâce à l’accueil autorisé de jeunes filles au cœur des cloîtres ? Fondation capable de produire une Marie de l’Incarnation, mère, veuve et première femme missionnaire parmi d’autres, fondation capable de se ré-ajuster, après Vatican II et son heureux retour aux sources, à la mission désirée par Angèle Merici : une présence dans le monde, au cœur d’une vie communautaire favorisant le « une à une » et le « toutes ensemble »…hors et/ou sous la modalité de la vie commune : Compagnie de Sainte-Ursule et Ursulines… ?
« Je mets mon espoir dans le Seigneur, je suis sûre de sa Parole » avons-nous souvent chanté ! Pendant ce temps d’attente que nous vivons, le cœur jamais à la retraite pour vrai, à bout d’âge et vulnérables, nous tenons bon dans l’Amour reçu, dans la foi en l’Amour et dans l’espérance que cet Amour ne manquera jamais. Nous sommes au creux de la vague de fond qui joue ses notes en sourdine. Jeunes générations qui êtes là, nous vivons du don le plus précieux qu’est l’Amour dans le même temps que vous qui, à la surface des eaux, ramez parfois dans des vents contraires. Et Jésus-Christ est le maître à bord… maître du vent qui ne déserte jamais le gouvernail !
Qui donc peut prédire qui seront ceux et celles que Dieu appelle et appellera pour les « toutes choses nouvelles » et qui feront, dans son Œuvre unique, des œuvres plus grandes encore ? Quel intérêt du cœur porter à la jeune génération là où elle se trouve actuellement ? Quelle présence simple, écoutante, quels liens gardons-nous avec les jeunes de nos familles, de nos milieux ? Quels jugements portons-nous sur ce monde dans lequel les jeunes sont, sans l’avoir choisi, partie prenante ? L’aimons-nous comme Dieu l’aime ? Quoi investir pour préparer des accompagnateurs-trices spirituels ?
J’ai été témoin et noté beaucoup de souhaits de changements dans l’Église, synodes, études, projets, presque toujours les mêmes attentes et demandes exprimées d’une étape à l’autre. Je les relis déjà en 1974 et après. En fait, comme dans les autres domaines de la vie chrétienne, il me semble, et de plus en plus fortement, que le renouveau de la pastorale des diverses vocations dans la suite de Jésus Ressuscité, ne sera vraiment rendu possible lui aussi que si on en arrive à repenser la théologie et tout ce qui en découle normalement : les sacrements, la liturgie; les ministères, la gérance, la mission, la morale etc., car tout ce qui est visible et audible est parabole qui montre, plus encore que les mots, de quelle théologie on s’inspire, se nourrit et qu’on transmet au quotidien.
J’ose les nommer, car j’arrive à l’âge de qui « n’a rien à perdre ».
La théologie sera-t-elle vraiment renouvelée sans intégrer concrètement, au plan spirituel bien réel en toute chair et qui dépasse le religieux, le fait mystérieux que « la création tout entière », comme l’affirment saint Paul et saint Jean dès le prologue de son Évangile, est le Corps du Christ en douleurs d’enfantement, non seulement une petite partie identifiée à une religion qu’on dit catholique et qui serait donc universelle! Jésus ressuscité est la tête qui attire tout de l’univers, visible et invisible, dans une naissance de chaque instant (cf Jean-Paul II). Les sacrements n’ont leur sens que s’ils demeurent des signes de l’insondable mystère de la foi qui est la réelle Présence de Dieu en toutes choses ! Imaginons les « œuvres plus grandes » et le dévoilement de la vérité tout entière que le Souffle promis par Jésus réserve pour le temps des jeunes générations.
Un autre aspect de la vérité à déployer pour une théologie vraiment nouvelle, au vu et au su de toute l’humanité et signe des temps selon Jean XXIII, serait d’y conjuguer l’expérience de Dieu que font les femmes depuis toujours. L’hésitation, sinon le refus justifié de mon Église, malgré les paroles du baptême, me fait mal au ventre car je crois qu’elle a déjà reçu la révélation sacrée qui pourrait la rendre tellement prophétique aujourd’hui ! Le troisième millénaire sera-t-il celui qui réalisera l’affirmation nouvelle de saint Paul aux Galates, coupée, dans les épitres suivantes, de son troisième binôme toujours en désir d’être retrouvé, désir exprimé ou crié de mille manières ? Paul affirme en effet : « Dans le Christ, il n’y a plus 1) de juifs et de gentils ou païens, [reconnu au 1er millénaire] 2) d’esclaves et d’hommes libres [au 2e millénaire] et 3) l’homme et la femme» [serait-ce pour le 3e ?].
La fête de la visitation à peine passée m’a amenée à espérer plus fort encore que le discours théologique, bon certes, mais pensé et transmis dans l’enseignement et les célébrations au masculin seulement, ouvre à nouveau son flan, son côté, avec et dans celui de Jésus, dit nouvel Adam, pour accueillir le vis-à-vis sans lequel il n’y a pas pleine manifestation de cette vérité que la création est à l’image de Dieu, homme et femme. Ne serait-ce pas au déploiement de cette part de vérité où peut nous mener l’Esprit selon la promesse de Jésus, pour une fécondité renouvelée et des naissances surprenantes ? Méditons cette première Pentecôte, la domestique, où deux femmes se rencontrent et tressaillent pendant que Zacharie, le responsable religieux, est isolé, devenu muet par son manque de foi. Marie, reconnue « de Dieu » par sa cousine, Marie, enceinte de la Parole à l’origine de notre avenir, Marie dont on ne louange souvent que la virginité, l’humilité et le peu de paroles, a chanté en très peu de mots, il est vrai, la plus dense page, avec celle des Béatitudes, d’une théologie encore inspirante !
Dire que Jésus, délinquant, a brisé les murs entre juifs et samaritains pour déclarer désormais inexistant celui, toujours tenace, entre profane et sacré, puis choisir sa première missionnaire : la femme aux cinq maris, comme plus tard, la femme de Magdala, pour annoncer sa résurrection ! Quelles grilles psychologiques seraient donc plus tenaces que les grilles de bois ou de métal ? Jésus était probablement en avant de son temps ! Ou bien, il a compté sur son Souffle de ressuscité pour conduire ceux et celles qui croiraient en son Nom vers la Vérité tout entière ! Et pour abattre, dans sa chair que nous sommes, en son temps, cet autre mur de séparation maintenu solide par la loi et ses prescriptions (cf. Ep 2,14), cela grâce au ministère de réconciliation qu’il nous a confié (cf. 2 Co 5). Comment cela se fera-t-il ? Il me semble que l’Esprit va réussir cela… au temps de Dieu… souhaitant qu’il soit celui des jeunes générations.
Saint Paul : « Cherchez à imiter Dieu comme des enfants bien-aimés; suivez la voie de l’amour, à l’exemple de Jésus-Christ qui vous a aimés et s’est livré pour vous en s’offrant à Dieu en sacrifice d’agréable odeur » (Ep. 5, 1)
Saint Jean : « Nous, nous avons reconnu l’amour que Dieu a pour nous et nous y avons cru. Dieu est Amour et celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu et Dieu demeure en lui. Quant à nous, aimons puisque Dieu nous a aimés le premier » (1 Jn 4, 16, 19).
Jean-Paul II « L’homme ne peut vivre sans amour. Il demeure pour lui-même un être incompréhensible, sa vie est privée de sens s’il ne reçoit pas la révélation de l’amour, s’il ne rencontre pas l’amour, s’il n’en fait pas l’expérience et s’il ne le fait pas sien, s’il n’y participe pas fortement. C’est pourquoi… le Christ Rédempteur révèle pleinement l’homme à lui-même ».
« Il (tout homme) doit, pour ainsi dire, entrer dans le Christ avec tout son être, il doit « s’approprier » et assimiler toute la réalité de l’Incarnation et de la Rédemption pour se retrouver soi-même. S’il laisse ce processus se réaliser profondément en lui, il produit alors des fruits non seulement d’adoration envers Dieu, mais aussi de profond émerveillement pour soi-même » (Redemptor Hominis, 1979, no 10).
« L’homme, tel qu’il est « voulu » par Dieu, « choisi » par Lui de toute éternité, appelé, destiné à la grâce et à la gloire : voilà ce qu’est « tout » homme, l’homme « le plus concret », « le plus réel »; c’est cela, l’homme dans toute la plénitude du mystère dont il est devenu participant en Jésus-Christ et dont devient participant chacun des quatre milliards d’hommes vivant sur notre planète, dès l’instant de sa conception près du cœur de sa mère » (ibid. no 13).
Henri Boulad : « Ce qu’il faut, c’est de trouver le point focal, le foyer central à partir duquel tout s’illumine, tout s’éclaire, tout trouve sa place. Et ce point central c’est que DIEU EST AMOUR » dans La foi et le sens, Mediaspaul, 2014, p. 20.
Soeur Lourdès Varguez
religieuse de Jésus-Marie
Vivant au cœur du monde, hier, aujourd'hui, demain.
Je commence simplement par cette image de la Trinité : au milieu, c'est toi, c'est moi, ma communauté, ma congrégation, et autour c’est la Trinité. Il faut d'abord reconnaître sa propre vulnérabilité, celle de nous tous. Jésus s'est laissé aimer, pardonner, soigner. La Trinité nous touche, se penche sur nous. Elle est sortie de sa divinité pour aller vers les périphéries.
Du 2 au 6 mai 2022, il y a eu la 22e assemblée de l'Union internationale des supérieures générales à Rome. J’aimerais aborder avec vous ces mots du chant thème : « tu sais que nous sommes vulnérables et pauvres mais nous savons que ta grâce nous rend forts, nous renouvelle, alors envoie-nous dans le monde ». Sœur Nathalie Becquart nous a dit : « cela demande aussi patience et courage pour traverser nos peurs légitimes face aux changements demandés et accueillir avec bienveillance celle des autres en se reconnaissant mutuellement vulnérables ».
Après avoir pris soin de moi, de toi, de nous, la Trinité me dit avec amour et tendresse : « Va et fais de même. Va au cœur du monde. Va en te sachant vulnérable, sors de ta zone de confort, touche l'humanité qui est aussi à moitié morte ». J'aimerais vous citer aussi ces mots du pape François prononcés le 26 mars 2022 : « s'approcher, se pencher, toucher avec la main, l'effet de toucher avec la main nous humanise ». N'ayons pas peur de nous toucher, du contact physique.
Donc, nous sommes envoyés en tant que communauté, membres de vie consacrée, pour embrasser le monde, sa vulnérabilité, spécialement ceux et celles qui sont les plus vulnérables. Embrassons donc notre monde, touchons-le, rendons-lui sa dignité. N'oublions pas que nous, en tant que consacré(e)s, nous vivons en continuité cette expérience. Dieu Trinité s'est fait présent dans sa Parole de vie, l'Eucharistie, les sacrements, nos vœux, nos communautés. Dieu Trinité se penche sur nous chaque jour. Il nous renouvelle. Saviez-vous que le pape nous invite chaque mois à travers ses intentions de prière en vidéo à écouter les cris de notre monde et faire de même? Avez-vous remarqué qu'il ne s'agit pas que d'une intention de prière? Je vous propose d'écouter ces vidéos et vous verrez que son intention va au-delà de la prière. Elle nous invite à nous informer, à agir, à s'engager, à aller à la rencontre de cette réalité. En tout cas, pour moi, la vie consacrée vivant au cœur du monde, ça commence par moi-même, ma propre personne et mon véritable engagement ici, maintenant. Il y a ces trois mots : hier, aujourd'hui, demain. Je vous propose de regarder ces trois moments dans sa perspective « kaïros », c'est-à-dire les moments choisis par Dieu pour l'accomplissement de son dessein d'amour. Saint Paul dit aux Corinthiens : « voici maintenant le temps favorable. Voici maintenant les jours du salut ». Dans chaque époque, le temps favorable est le temps de salut. Je regarde mes consœurs aînées, qui ont vécu dans les années 50-60 la Révolution tranquille, l'accueil de nouvelles orientations du Concile Vatican II, voir des consœurs partir, quitter. Cependant, ce fut pour elles leur temps favorable, leur temps du salut. Elles sont encore là, alors elles se sont laissé transformer malgré tout.
Une chose que j'ai réalisée en parlant avec des sœurs aînées des diverses congrégations, c'est que, dans leur temps, il n'existait pas vraiment de culture de pastorale vocationnelle. Elles étaient trop engagées par leur travail : soit l'éducation, les soins hospitaliers ou les tâches paroissiales. Certes, il y a un constat contemporain tant humain que matériel qui nous invite à porter un regard objectif indulgent sur le passé afin d'apprendre, de pardonner, d'accepter, de rendre grâce. Dans cet ordre d'idée, je vous rapporte quelques mots du docteur Ted Dunn : « les communautés ont à leur disposition beaucoup de possibilités de changement. Quelle que soit l'option que vous choisissez, vous ne pouvez pas continuer à vivre en fonction de ce que vous avez vécu dans le passé. Sans le travail intérieur de transformation, ces possibilités se révèleront n'être guère plus que des changements de surface afin d'alléger les fardeaux administratifs et de faciliter le chemin de l'achèvement ». Je ne suis pas une experte. Je viens tout simplement vous partager des choses que je vis aujourd’hui.
Nous avons reçu dernièrement les statistiques envoyées par la Conférence religieuse canadienne. J'ai pris connaissance des données, des chiffres, des pourcentages. Certaines statistiques ont attiré mon attention, comme celle-ci qui concerne les missionnaires religieux étrangers dont je suis une représentante. Créer des communautés interculturelles, et bien sûr, intergénérationnelles aussi. Ça pourrait être une voie intéressante pour l'aujourd'hui de la vie consacrée et de demain. Je pense par exemple à ma congrégation. Nous sommes présentes dans 28 pays. Quelques personnes disent : « mais envoyez donc au Québec des jeunes sœurs d'ailleurs ». Comme toutes immigrantes, elles devront affronter quelques défis. Les défis seront différents selon la ville d’insertion, car ce n'est pas pareil de vivre à Montréal, à Trois-Rivières ou à Québec. Nos communautés doivent se laisser déranger par l'arrivée des consœurs ou des confrères. Elles doivent réaliser ce travail intérieur de transformation comme a dit Dr Dunn. Et quand je parle de nos communautés, cela inclut bien sûr toute forme de communautés où des frères, des sœurs, auront à vivre.
Ce n'est pas uniquement dans nos petites maisons chez nous mais aussi là où elles vont vivre leur ministère, que ce soit en paroisse, en centre de formation, etc. Et la société, vous savez , celle qui est laïque, va-t-elle les accueillir? Quelle sorte d'accueil leur est réservée ? Est-ce que les jeunes d'ici se laisseront interpellés par nous les immigrant(e)s? Un bon exercice missionnaire pour nous, c'est d'aller à la rencontre des familles des migrant(e)s ou auprès des réfugié(e)s. Voilà le cœur du monde. Autant les arrivants ont des défis, autant les accueillants ont aussi des défis, n'est-ce pas? Sommes-nous prêts et prompts à vivre ces mouvements dans la même dynamique que celle de mon image de la Trinité : de se pencher, de regarder humblement à partir d'en bas, de se laisser toucher ? Il en est de même des deux côtés. En tous les cas, je me permets de soulever ces questions, car moi-même, j'ai eu l'opportunité et la joie de vivre à plusieurs occasions dans une où l'autre de ces communautés inter : interculturelles, générationnelles, congrégationnelles, même intervocationnelles.
Dans toutes vos questions, et en particulier celle de la vie consacrée, il y a bien sûr la foi. Dans la vie consacrée, il faut avoir la foi, n'est-ce pas ? Parce que c'est Dieu qui appelle, alors quelque part il faut avoir fait la rencontre de Dieu d'abord, et de Jésus-Christ après. C'est sûr que pour être religieux, religieuse, il faut commencer par avoir la foi. J'ai lancé un mini sondage en ligne auprès des gens de mon réseau Jésus-Marie. Vous savez, notre communauté a encore quelques écoles. 48 jeunes entre 15 et 35 ans ont participé. Seulement cinq jeunes issus d'immigration ont répondu, tous les autres sont des Québécoises francophones. Alors je vais me permettre de partager quelques résultats. Alors ces sondages ne sont pas vraiment représentatifs, il s'agit de mon petit réseau. De mon point de vue, on pourrait diviser les jeunes en quatre groupes :
Une amie, jeune, qui demeure à Montréal, très engagée dans le monde pastoral chrétien, m'a dit : « Il y a beaucoup de jeunes qui croient, qui cherchent, qui ont soif. Il faut être ouvert, observateur et créatif pour les trouver ». Chose certaine, les jeunes affirment dans le sondage qu’ils sortent avec un plus dans leur vie après avoir vécu une expérience avec nous. Au fond, croyant(e)s, pas croyant(e)s, les jeunes répondent : « on est content ». Ça, c'est l'espérance pour moi, c'est la vie, on est content.
Ce que je désigne comme notre temps favorable, notre temps de salut, notre aujourd’hui, c’est ça que je désigne. Probablement, vous comme moi, nous participons à cette journée ici aujourd'hui parce que nous avons vécu de quoi de significatif lorsque nous étions un peu plus jeunes. L'aujourd'hui de la vie consacrée est fait d'hommes et de femmes : nous voici. Nous avons porté dans notre âme notre espoir, des questions, des doutes, des soifs, des joies. Les jeunes les portent aussi. C’est à nous d'aller à leur rencontre.
Et le temps de l'avenir, il est là. Ces jeunes comme tant d'autres, ils nous manifestent leur soif et leur désir. Être au cœur du monde, c'est aussi apporter le Christ pour qu'il soit connu, aimé et célébré. Continuons donc de les accompagner, de leur proposer des expériences de vie, des rencontres et des services.
Qu'est-ce qu'on pourrait identifier comme un temps favorable, un temps de salut pour l'avenir de la vie consacrée, des vocations? Sommes-nous capables de détecter dans ces temps que nous vivons en tant qu'Église avec ses crises et les cris des jeunes appelés qui ont besoin de notre présence comme à Emmaüs, pour qu'ils découvrent le feu brûlant dans leur cœur? Pour moi, en ce qui concerne les instituts de vie consacrée comme la mienne, Jésus-Marie a plus de 200 ans d'existence, la vie consacrée est appelée à être différente, évolutive, adaptée au temps présent. Être à la suite du Christ, l'aimer, le servir, n'est pas l’exclusivité des communautés institutionnelles comme celles d'hier ni comme celles d'aujourd'hui. Les nouvelles communautés offrent des manières différentes de vivre cette consécration avec d'autres dynamiques de vie communautaire et d'autres défis aussi. Donc, pour ce qui est de ma propre réflexion, nous devons nous laisser transformer intérieurement et continuer à prendre des risques.
Nous allons conclure avec des citations du pape François qui peuvent nous lancer, qui peuvent nous engager, nous mettre en marche, nous questionner.
« Je sais aussi qu'en certains endroits, on s'inquiète du manque de vocation et du vieillissement démographique mais l'important est de toujours pouvoir donner une réponse fidèle et créative au Seigneur. Acceptez le temps que nous vivons comment don de Dieu, un kaïros car rien ne lui échappe ». « Je compte sur vous -religieuses- pour que le processus synodal que nous vivons dans l'Église se déroule aussi au sein de vos instituts, ou jeunes et âgés échangent leur sagesse et leurs visions de la vie consacrée ; où toutes les cultures sont assises à la même table du Royaume ; ou les histoires sont traitées à la lumière de Jésus ressuscité et de son pardon ; ou les laïcs peuvent participer à vos spiritualités ».
« Mais il y a une question que nous devons nous poser : [...] le jour où il n'y aura pas assez de vocations [...] le jour où ce jour viendra, avons-nous préparé les laïcs, avons-nous préparé les gens à continuer le travail pastoral dans l'Église? Et vous, avez-vous préparé le peuple à poursuivre votre spiritualité, qui est un don de Dieu ? »
« Préparons-nous à ce qui va arriver, et donnons notre charisme, notre don à ceux qui peuvent le porter en avant. [...] Oui, gardons le charisme, gardons la consécration de la vie que nous avons, oui, mais n'ayons pas d'illusion non? Et continuons à prier, pour que les Seigneur nous envoie des vocations mais qu'il nous prépare aussi à donner notre don quand nous sommes moins, à ceux qui peuvent collaborer avec nous ».
« Prêtres, consacrés et fidèles laïques, marchons et travaillons ensemble pour témoigner qu'une grande famille humaine unie dans l'amour n'est pas une utopie mais le projet pour lequel Dieu nous a créé »
Marchons et travaillons ensemble pour témoigner d’une grande famille humaine unie dans l'amour. Il y a 40 ans, le désir de se mettre ensemble a donné naissance au Carrefour intervocationnel. Aujourd'hui, comment voulons-nous continuer cette belle histoire ? Et demain, quel sera notre kaïros? Je vous vois et je reconnais des frères et des sœurs. J'ai le goût de vous connaître davantage. Aujourd'hui, j'ai parlé uniquement à 20 personnes, sur nous tous et toutes rassemblé(e)s. Alors on se donne rendez-vous, les uns à Québec, les autres à Trois-Rivières, les autres à Montréal. Faisons de quoi ensemble, retrouvons-nous à nouveau comme avant pour : jaser, prendre un café, un thé, une bière, danser, peu importe, mais c'est à nous de nous relancer. Comme la Trinité, j'ai le goût de communier à l'amour de la Trinité à travers vous, pour vivre au cœur du monde ma vocation.
Petit frère Simon Hamel, d.t.
famille Myriam Beth'léhem
La vie consacrée, c’est être enraciné(e) en Jésus!
[Repartir du Christ]
Repartir du Christ, c'est revivre de l'Esprit.
C'est renouer l'alliance avec Dieu et être heureux.
Oui repartir de toi, c'est repartir dans l'espérance
et porter ton Évangile au cœur du monde.
Je suis pauvre et petit, mais toi tu m'as choisi.
Tu es ma force, en toi seul je mets ma foi.
Dans l'Esprit tu m'as envoyé sur les chemins du monde entier.
Tu fais de moi instrument de ton amour.
Repartir du Christ, c'est revivre de l'Esprit.
C'est renouer l'alliance avec Dieu et être heureux.
Oui repartir de toi, c'est repartir dans l'espérance
et porter ton Évangile au cœur du monde.
Au cœur du monde, ça rejoint le thème d'aujourd'hui.
Alors un jour, à une question de son guide spirituel, soeur Jeanne Bizier, qui est notre fondatrice décédée en novembre 2020, répondait : « Pour moi la vie consacrée, c'est une aventure d'amour. C'est la plus belle histoire d'amour avec l'Amour. Non, je ne conçois pas une vie consacrée repliée sur elle-même. Il m'est impossible de la comprendre sans une rencontre personnelle avec le Christ ». Je suis sûr que c'est ce qui nous anime tous, que c’est ce que nous avons tous vécu de différentes manières, cette rencontre personnelle avec Jésus. Pour moi, c'est toujours une joie renouvelée de vivre, comme le pape le rappelait le pape François dans la joie de l'Évangile : « c'est une joie toujours nouvelle, renouvelée que de suivre Jésus ». C'est pour moi une grande joie actuelle de la vie consacrée, qui va le demeurer toujours aussi. Puis le 3 avril 1990, Jean-Paul II demandait à quelques membres de la famille Myriam Beth’léhem qui sont allés le voir à Rome :« êtes-vous heureux ensemble ? ». Et ensuite il a dit : « aspirer les vocations ». Je trouvais ça beau. Il n'a pas commencé en disant : « qu'est-ce que vous faites ? c'est quoi votre charisme ? » Il a commencé avec : êtes-vous heureux ensemble et aspirez les vocations. La joie d'être ce que nous sommes à la suite de Jésus va continuer d'attirer. La joie d'être ensemble, de vivre ensemble, puis comme dans une prière qu'on fait tous les matins pour les vocations, qu'en nous voyant on ait de te rencontrer Jésus, qu'en nous écoutant on ait envie de t'aimer. L'essence de notre vie consacrée est de suivre Jésus, bien humblement, donner le goût de le faire rencontrer parce que nous sommes, simplement, avec notre identité propre à chacun, à chacune.
Un défi, actuel et pour l'avenir de la vie consacrée, deux mots pour demeurer toujours enraciner en Jésus : identité et formation. Comment demeurer fidèle à notre identité, identité de consacré(e)s dans une institution particulière, un charisme particulier ? Peut-être que cela semble être deux mots théoriques, mais pour moi c'est beaucoup plus que ça. Dans les dernières années, j'ai vécu une grande grâce identitaire. Cette expérience spirituelle m'a vraiment aidée plus que jamais à découvrir qui j'étais. Oui, j'ai répondu à l'appel de Jésus, saisi devant l'Eucharistie, avec une grande joie de lui répondre. Mais j’ai constaté avec le temps combien j'avais mis beaucoup d'espérance et d'énergie à réaliser ce que je voulais être. C'est bien d'aspirer à être toujours meilleur, à être sain comme Jésus nous le demande, mais est-ce que je travaille sur l'identité que le Père m'a donnée depuis toujours ?
Identité et formation, pour demeurer toujours enraciné(e), crédible dans notre témoignage. « Ayez en vous les mêmes sentiments qui sont dans le Christ Jésus ». C'est une parole qui m’est chère. C'est tout le but de notre vie consacrée, puis de notre vie de baptisé(e)s, d'avoir en nous les mêmes sentiments qui sont en Jésus. C'est une parole qui est très chère aussi à Amedeo Cencini, moine canossien qui est formateur, qui a beaucoup d'expérience dans l'accompagnement spirituel, qui parle beaucoup de la formation première et continue. Formation permanente, pourquoi ? Parce qu’on n'a jamais trop d'une vie - les plus expérimentés dans la foi, les plus âgées parmi nous savent qu'on n'a jamais trop d'une vie - pour laisser Jésus vivre en nous sa vie de fils, sa vie de fille, sa vie de consacré(e) aussi. Et pour Cencini, la véritable formation permanente est la formation ordinaire : c'est tous les événements, toutes les personnes, tout ce que nous vivons au quotidien dans notre vie consacrée. De continuer de nous former, ce ne sont pas juste des conférences, des cours, de la théologie, c'est la vie ordinaire. Information devient formation dans l'aujourd'hui pour demeurer fidèle dans le temps.
Je veux vous partager quelques questions très concrètes pour que notre vie de baptisé(e), notre vie de consacré(e) soit toujours plus ce qu'elle doit être selon le coeur du Père, selon notre appel. Qu'attends-tu de moi Jésus ? Cela a l'air tout simple, mais dans le quotidien, dans nos joies comme dans nos peines, dans nos défis, dans nos questionnements. Qu'attends-tu de moi Jésus, maintenant pour que j'apporte ce que je suis, pour que la communauté apporte ce qu'elle est, pour que tu apportes toi-même ce que tu veux donner par nous? Comment ferais-je la communion ? C'est tout le défi de vivre le qu'ils soient un de Jésus, qu'ils soient un afin que le monde croit, afin qu'on soit unis, unis en nous-mêmes avec Jésus, unis entre nous. Que ferais-tu à ma place ? Les questions précieuses pour que ma vie de consacré(e) ne se modèle pas sur des lois, des normes, mais sur des principes pour que ma vie se modèle encore plus sur quelqu'un, qui m'a appelé à le suivre comme je suis. Repartir du Christ à tout moment, tout instant. Repartir du Christ, titre d'un écrit approuvé par Jean-Paul II sur la vie consacrée.
Un autre élément pour qu'on puisse toujours plus être ce que nous sommes : la carte d'identité filiale. La carte d'identité filiale, qui est vraiment un trésor de vie humaine, de vie spirituelle, que notre fondatrice nous a laissé pour se connaître vraiment, sans illusion, pour correspondre à ce que je suis et non à ce que je voudrais être. Le pape François disait qu'une des pires maladies de la vie consacrée, je pense dans la vie de tout être humain : se refléter soi-même, le narcissisme. Alors la carte d'identité filiale va m'aider vraiment à me découvrir tel que je suis, avec ce que je suis. Sur ce que je vous ai partagé au début, au niveau d'une grande grâce que j'avais vécue, c'est ce que je me suis rendu compte que j'avais misé beaucoup sur les forces naturelles que j'avais, même sur les dons spirituels que j'avais. Mais, un moment donné, je vis une crise de croissance, une crise identitaire. Quand j'ai mis tout ce que je suis dans les œuvres, et que les œuvres tombent, je me suis remis beaucoup en question. Mais qui je suis profondément, pour que mon identité de baptisé(e) demeure ce qu'elle est, inébranlable, d’enfant bien-aimé(e), elle prend la couleur d'une personne, qui prend vraiment la couleur de tout ce que nous sommes vraiment, profondément.
Identifier mes motivations aussi profondes : est-ce que j'ai vraiment fait un choix exclusif pour Jésus, pour qu'il demeure l'unique amour à tout instant, peu importe le passé, peu importe le présent, peu importe les exigences de notre chemin actuel ? Est-ce que j'ai fait ce choix exclusif de Jésus ? Lui, il l'a fait pour nous, c'est pour ça qu'on est là aujourd'hui. Un jour, par notre baptême en premier, par son appel, par notre consécration, est-ce que je suis conscient de cette richesse-là, de ce choix exclusif que Jésus a fait de moi, puis que je suis appelé(e) à faire de lui aussi. Pour durer dans le temps, on se pose beaucoup de questions, qu'est-ce qu'on est appelé à être? J’entends souvent le mot « changement » qu'on associe à l'avenir de la vie consacrée. Il faut qu'il y en ait du changement, mais je garde beaucoup le mot identité pour l'avenir la vie consacrée. Le changement, c'est l'Esprit Saint qui le fait à travers ce que nous sommes, mais il faut être bien à l'écoute, docile à ce qu'il veut faire de nous.
Une parole qui me parle beaucoup en lien avec le panel, mais avec toute notre vie de baptisé(e), de consacré(e), c'est dans l'Apocalypse, 2 verset 2 : « Je connais tes œuvres, ton travail, ta persévérance. Je sais que tu as souffert à cause de mon nom, que tu ne t'es point lassé, mais ce que j'ai contre toi, c'est que tu abandonné ton premier amour ». C'est loin d'être un reproche, mais je le vois comme un tremplin. Est-ce que je me suis épuisé dans les oeuvres? Les oeuvres sont très importantes, mais la première œuvre, quelle est-elle? C’est à chacun d’entre nous de le revoir avec Jésus. Notre hantise pour que, dans le futur, la vie consacrée garde toute sa saveur, son prophétisme, son radicalisme, je dirais que ça pourrait se résumer dans cette phrase : consacré(e) à Dieu pour l'oeuvre, et non consacré à l'œuvre pour Dieu. Ce qui est premier dans notre vie, c'est notre consécration. J'appartiens à Dieu, puis Lui fait ce qu'Il veut après à travers mon appel, mon intuition, mon charisme, mais je suis consacré à Lui pour l'oeuvre qu'Il m'a confiée.
D'autres éléments importants qui ont aussi été dits : la prière individuelle, la prière communautaire. Chez nous à la famille Myriam, la prière communautaire est tous les soirs de semaine devant le Saint Sacrement, avec des chants. Un jour, notre fondatrice disait à propos de l’abolition de la prière communautaire le soir : « je ne vous donne pas grandes semaines, pas grand mois avant de mettre la clé dans la porte ». Sinon on devient une équipe de travail, on cohabite ensemble, mais est-ce qu'on est consacrés ensemble pour répondre à la question de Jean-Paul II : êtes-vous heureux ensemble ? Bien aspirer des vocations. La vie fraternelle, on en a parlé aussi. L'accompagnement spirituel régulier pour l'ouverture du cœur. Si je n’avais pas eu d'accompagnement, si je ne m'étais pas ouvert aussi - on peut être accompagné en demeurant superficiel toute notre vie avec notre accompagnateur - je ne sais pas si je serais encore ici aujourd'hui dans la communauté, dans la famille Myriam, pour que Jésus puisse nous révéler toujours plus qui nous sommes vraiment.
Cencini disait encore : « sans formation permanente ou continue, la vie devient une frustration permanente ». J'ai trouvé ça interpellant parce que on passe par toutes sortes de vagues dans notre vie consacrée. Si je suis frustré, c'est peut-être une question qui peut m'interpeller, toujours en lien avec Jésus : où en est ma formation? Est-ce que les sentiments de Jésus ont place moi?
Voilà mon espérance pour les vocations : repartir du Christ, comme on le chantait au début. Je trouve que le thème d'aujourd'hui, il a été très bien choisi, très bien prié puis que l'ordre des mots nous dit beaucoup aussi : Vivant au cœur du monde, on n'a pas commencé par l'avenir de la vie consacrée, des vocations, mais vivant. Le Christ est vivant au cœur du monde, hier, aujourd'hui et demain. Je conclus avec une parole que l'évêque qui nous a accueillis à notre fondation à Baie-Comeau, Mgr Jean-Guy Couture, nous avait dit : « soyez proches de Lui, soyez proches de Jésus afin de pouvoir le donner aux autres ». Laissons-nous donc renouveler dans notre intimité avec lui, puis la fécondité va émerger d'elle-même. Les jeunes qui vont venir, il y a eu beaucoup de missions humanitaires, c'est très bien, mais ceux qui sont interpellés par la vie consacrée et ont soif d'autres choses, ils veulent voir cette radicalité-là dans nos communautés paroissiales et dans nos communautés religieuses. Alors soyons proches de Lui pour pouvoir le donner aux autres. Terminons en reprenant notre refrain : repartir du Christ. C'est le projet qu'il a pour nous à tout instant.
[Repartir du Christ]
Repartir du Christ, c'est revivre de l'Esprit.
C'est renouer l'alliance avec Dieu et être heureux.
Oui repartir de toi, c'est repartir dans l'espérance
et porter ton Évangile au cœur du monde.
Tu es le seul Sauveur qui mène au vrai bonheur.
Je suis aimé et j'ai tout reçu de toi.
Par ma vie je veux le chanter.
Qui te suit connaîtra la joie Seigneur qui est comme toi? Tu es l'Amour.
Repartir du Christ, c'est revivre de l'Esprit.
C'est renouer l'alliance avec Dieu et être heureux.
Oui repartir de toi, c'est repartir dans l'espérance
et porter ton Évangile au cœur du monde.
Depuis sa fondation, des personnes se sont généreusement offertes au Centre PRI, aujourd’hui devenu Carrefour intervocationnel.
Suite aux recommandations du Comité du 40e, le Conseil d’administration souhaite reconnaître leur contribution pour leurs divers engagements au Carrefour et par leur service à la culture de l’appel, en les nommant membres honoraires. Nous reconnaissons les services rendus et votre vie partagée avec le Centre PRI et beaucoup de personnes rencontrées. Merci pour l’exemple donné d’un amour vécu et partagé dans ce ministère de gratuité.
Nous en nommons 5 à titre posthume :
À titre individuel :
Dans l'ordre d'apparition :
Père Bernard Carrière, s.j.
François Daoust, directeur général
Rollande Paris, s.g.m.
Claide Houde, s.p.
Joliette, septembre 2022
Cher père Carrière,
Le croirez-vous ? Voici qu’il y a environ un mois, la curiosité de vous retrouver m’a permis de vous retrouver sur le Web, avec votre exposé portant sur la retraite ignatienne.
Aujourd’hui, le réel vient cueillir mon témoignage. Au Centre vocationnel où j’étais directrice du Centre PRI, je vous revois au conseil d’administration où vous aviez le poste de président, si ma mémoire est bonne. Jamais vous n’ai-je vu écraser qui que ce soit par vos connaissances. Vous avez été plutôt l’homme attentif à la diversité des cheminements des jeunes que vous rencontrions en équipe d’animation.
Votre personnalité discrète fait de vous un homme pétri de prière, sans aucun attachement à vous-même ! Votre clairvoyance rendait nos réunions de conseil d’administration tout à fait faciles, dans la fraternité. Je reconnais aussi en vous, « le priant », celui qui attendait le surgissement que Dieu seul sait faire de tous les temps.
Merci père Carrière pour votre don, votre investissement humain et spirituel. Vous m’avez attiré à la prière et je vous en remercie. Vous êtes « un sage » que Dieu a mis sur mon chemin.
Je remercie la vie, et le Vivant d’avoir pu croiser votre chemin. Merci pour hier.
Bonne mission pour nos accompagnements actuels et futurs.
Bien chaleureusement,
sœur Solange Breault
Montréal, octobre 2022
À toi Rollande,
Tu es notre dernière en liste pour recevoir le titre de membre honorifique du Carrefour mais non la moindre, je puis te l’assurer.
C’est au moment de ton arrivée au conseil d’administration que je t’ai rencontrée pour la première fois. Je ne te connaissais pas, j’ai appris à te connaître, à t’apprécier, à t’aimer.
Tout au long de tes deux séries de mandats, le premier de 2002 à 2013 et le second de 2016 à 2022, j’ai été en mesure de reconnaître ton professionnalisme, ton sens de l’engagement à la cause de la culture de l’appel.
Tes deux mandats à titre de présidente du Conseil d’Administration ont été, pour le Centre PRI, aujourd’hui devenu le Carrefour Intervocationnel, l’occasion d’aller vers l’avant avec confiance et beaucoup de réalisme. Le stress avec toi, connais pas.
Tu as permis au Carrefour de vivre deux déménagements : le premier en 2010 (au 1340 boulevard Saint-Joseph à Montréal) et le second en 2020 (chez les PMÉ), sans trop de bouleversements, à l’image de celle que tu es, avec beaucoup de calme et de liberté.
Toujours le regard fixé vers le futur, avec toi, nous avons osé, dès 2011, nous assurer les services d’une première femme laïque à la direction du Centre et… ce fut un succès… Ce défi fut suivi d’un second que tu as su relever avec nous en 2018 : l’engagement d’un homme à la direction du Centre… une première ! Dans les deux cas tu as permis et tu permets à chacun de se déployer à partir de qui il est, en fidélité avec le mandat qui nous est confié par les communautés religieuses membres du Carrefour.
Avec toi, nous avons réfléchi à l’opportunité qui nous a été offerte de donner à l’organisme un nouvel élan en permettant au Centre PRI de devenir le Carrefour intervocationnel en 2021, élargissant ainsi nos horizons à toute vocation, quelle qu’elle soit.
Les célébrations du 30e et du 40e anniversaires du Centre ont été sous ta présidence et nous te remercions pour tout cela.
Merci Rollande pour qui tu es, pour qui tu as été pour nous, une femme chaleureuse, aimante, disponible et fidèle à tes engagements, ton ouverture et ta façon de regarder en avant. Je remercie le Seigneur de m’avoir permis de te rencontrer, de te connaître, de t’apprécier. J’ai beaucoup, nous avons beaucoup appris de toi, et nous te souhaitons des lendemains pleins de bonheur, de paix et de joie.
Avec toute notre reconnaissance pour nous avoir aidés à avancer sur notre route au quotidien.
Josette Tremblay, r.b.p.
Montréal, 8 octobre 2022
Je tiens à vous remercier de m’offrir cette opportunité de m’adresser à vous afin de rendre témoignage à cette femme si singulière, sœur Claire Houde, qui mérite largement d’être reconnue au « Temple de la renommée » du Carrefour intervocationnel… en tant que membre honoraire.
Au cours des années 2000-2006, j’ai eu le privilège de collaborer avec sœur Claire. À ce moment, elle avait accepté de prendre en charge la présidence du Centre vocationnel nommé Centre PRI. L’équipe se questionnait alors sur la grave situation des vocations qui se raréfiaient au sein des communautés. Cette question s’énonçait ainsi : « Comment arriver à faire sentir la vocation qui interpelle certaines jeunes personnes ainsi que des individus plus avancés en âge ? » Ce questionnement en appelait un autre : « Comment aider de futures candidates ou candidats à trouver la communauté dont le charisme s’ajusterait au Donné de création de chacune et chacun ? » Dans ce courant de pensée, nous trouvions pertinent de rejoindre tout ce beau monde par un outil de référence devenu incontournable : l’internet.
Sœur Claire s’amène dans ce contexte. Elle s’intéresse très rapidement à la mission du Centre et investie ses talents à orienter le travail de notre équipe. Soeur Claire s’est avérée une présidente exceptionnelle, n’étant pas une femme qui piétine ou qui fait du sur-place. Se sachant appuyée par une équipe dynamique provenant d’horizons diversifiés, cette religieuse énergique sut, avec enthousiasme, rigueur et fidélité, profiter de cette force qui nous caractérisait, celle de l’unité dans la diversité.
Qui a approché sœur Claire connaît inévitablement le cheval de tête de son engagement humain et social. Féministe à 100%, il me semble, en passant, que le Vatican aurait eu avantage à la compter dans ses rangs au bénéfice de tout le clergé. En tous les cas, il faut noter à ce chapitre que notre mission fut teintée avantageusement de cette couleur si singulière qui est sienne.
Dès les premiers instants de son engagement, sœur Claire nourrit le désir de faire connaître plus largement le Centre vocationnel. Elle s’en donne les moyens à l’heure où l’utilisation du Web prend de l’ampleur partout dans le monde. En partenariat avec sœur Cécile, directrice à l’époque, elle met en place des activités en rapport avec ce mode de communication.
Je ne suis pas le seul, ni le dernier à prétendre que j’ai vécu six années d’un travail laborieux mais tellement valorisant sous l’égide de cette gestionnaire jugée si efficace dans son rôle de présidente. Nous savions tous qu’avec Claire, on connaît la direction à suivre. L’authenticité et la clairvoyance de sœur Claire en font une meneuse active dont l’efficacité n’est pas mise en doute puisqu’elle ne craint jamais de dire tout haut ce qu’elle pense en toute vérité. Voilà donc dévoilée sa force qui fait avancer les choses. Par ailleurs, il suffit de consulter son curriculum vitae pour voir que plusieurs ont pu bénéficier de son sens de la rigueur intellectuelle et profiter de ses idées novatrices.
Personnellement, j’ai beaucoup apprécié travailler à ses côtés. Je suis témoin des avenues nouvelles dans lesquelles elle nous a fait avancer. J’ai aussi appris en observant cette femme minutieuse dans la préparation de chaque « ordre du jour » qu’elle nous proposait tout en respectant le rôle de chacun des membres de son équipe d’intervention.
Je note que le travail ne faisait peur à personne de l’équipe ; cependant, l’heure de la récréation a aussi marqué nos heures de défoulement. Laissez-moi vous dire que là aussi, sœur Claire ne laissait pas sa place à une autre! Je me souviens notamment de cette activité d’Halloween ou personne n’a soupçonné qu’elle se cachait derrière un déguisement de sorcière fort bien réussi. Cela montre bien qu’elle sait trouver des moments pour faire la fête.
Avant toute chose, j’aimerais qu’on retienne de sœur Claire qu’elle est d’abord une femme de foi profonde : foi en la personne humaine et foi en un Dieu qui l’a créée si merveilleuse. Quand sœur Claire s’embarque dans un travail, elle suscite le goût qu’on la suive et qu’on s’investisse avec elle. Tout un chacun pourra dire qu’elle porte bien son nom car à n’en pas douter, son audace et sa claire-voyance l’ont amené à voir loin dans la nécessité de faire avancer la cause de la femme dans la société contemporaine.
Après m’avoir lu, vous accepterez que je vous remercie sincèrement pour la reconnaissance de cette belle dame. Sœur Claire demeure une personne ayant à cœur l’avancement des milieux où le discernement est de mise. Admettons que le Carrefour ne serait pas le même sans son doigté et la cause de l’orientation des jeunes en cheminement vocationnel ne connaîtrait sans doute pas d’avenir.
Pour ta part, sois remerciée sœur Claire et que l’Esprit soit ton compagnon le plus fidèle dans toutes ces aventures que tu contribues à faire grandir.
Un ancien membre de ton équipe qui aime toujours te croiser quand l’occasion se présente.
Gérard Bernatchez, c.s.v,
Assistant provincial
Clercs de St-Viateur du Canada
François Daoust, directeur général, offre le compte-rendu de l'activité hommage tenue le 17 mai 2023 dans le cadre des festivités du 40e anniversaire de fondation.
Soeur Valiette Messeroux, s.p.
Vice-présidente du Conseil d'administration
À titre de vice-présidente, au nom du Conseil d’administration du Carrefour intervocationnel, je vous souhaite la plus cordiale bienvenue à chacun et chacune de vous. Votre présence à cette journée festive démontre votre foi en la pastorale vocationnelle, et votre solidarité avec l’équipe de gestion et d’animation.
L’objectif de notre présence aujourd’hui est de continuer à rendre grâce à Dieu pour les 40 ans de Carrefour intervocationnel tout en étant Vivant au cœur du monde, hier, aujourd’hui, demain, notre thème du 40e.
Permettez-moi de vous rappeler brièvement l’histoire du Carrefour intervocationnel.
Vers 1982 une femme audacieuse, au nom de Suzanne Laflèche, sœur de la Charité du Bon-Pasteur inspirée par l’Esprit Saint, portait un rêve : celui d’offrir aux jeunes une Présence Religieuse Intercommunautaire. Elle a osé croire dans son rêve, qui est devenu réalité quand elle a rassemblé les communautés religieuses en vue d’apprendre à se connaître et à se concerter en pastorale vocationnelle.
Le Carrefour intervocationnel s’est continuellement adapté pour répondre aux besoins actuels. Son nom, qui a changé au fil du temps : initialement Centre PRI – Présence Religieuse Intercommunautaire, ensuite Centre vocationnel, retour à Centre PRI et aujourd’hui Carrefour intervocationnel. La mission s’est élargie, dédiée à la vie religieuse au départ, élargissement à la vie consacrée, aujourd’hui toutes les formes de vocations et la culture de l’appel. Le public initial était les jeunes, ensuite les responsables vocationnels dans les communautés, aujourd’hui tous les intervenantes et intervenants en pastorale vocationnelle.
En ce moment, le Carrefour intervocationnel est plus déterminé que jamais à poursuivre ses efforts en pastorale vocationnelle pour le développement d’une culture de l’appel avec le même prophétisme qui animait sœur Suzanne Laflèche et l’équipe fondatrice en 1982.
Notre mission aujourd’hui : c’est d’habiliter des disciples-missionnaires à la promotion de toutes les formes de vocations et d'être un carrefour de ressources en culture de l’appel.
Personnellement, je m’engage au CA du Carrefour intervocationnel parce que je crois fortement que le Seigneur continue à appeler des femmes généreuses et des hommes généreux pour travailler à sa vigne.
Cette journée est consacrée plus spécialement à des femmes courageuses et des hommes courageux qui ont œuvré au Carrefour Intervocationnel pendant ses 40 années d’existence.
En signe de reconnaissance et de gratitude, quelques membres ont été choisis pour être honorés pour tous les services rendus, pour leur vie partagée, pour leur support auprès de Carrefour intervocationnel. Nous soulignons en cette journée : Lisette Ducharme, ss.cc.j.m. / Monique Lallier, s.m. / Huguette Lavoie s.m. / Madeleine Rochette c.n.d. Merci pour ce que vous êtes, pour l’exemple donné d’un amour vécu et partagé dans ce ministère de gratuité. Carrefour intervocationnel a besoin de vous, l’Église a encore besoin de vous aujourd’hui comme témoins.
Faisons de cet événement festif un temps pour se souvenir des bons moments au Carrefour depuis 40 ans, de l’union de ses membres et de l’enrichissement par la présence de chacune et chacun, des forces vives qui ont façonné son histoire pour amener le Carrefour là où il est rendu aujourd’hui, en prévision des 40 années à venir.
Ensemble nous faisons de notre mieux pour répondre aux besoins de notre monde qui est en perpétuelle mutation. Je vous souhaite un temps d’échange fructueux, profitez bien de ces festivités.
Sœur Valiette Messeroux, s.p.
Vice-présidente du conseil d’administration
Père Claude Grou, c.s.c.
Co-président d'honneur du 40e
Montréal, 17 mai 2023
Chères amies, chers amis,
Il y a très longtemps quand j’étais tout jeune, bon nombre de communautés avaient des équipes de recruteurs. Leur rôle était d’identifier dans les écoles et les paroisses des jeunes personnes qui semblaient être des candidats pour la vie religieuse. Il y avait même une certaine compétition : des jeunes personnes étaient parfois invitées je dirais même (courtisées) par plus d’une communauté.
Quand un jeune qui cheminait avec nous décidait de prendre un autre chemin, on disait : « Qu’est-ce que tu veux, il n’avait pas LA vocation ».
En 1982 quand le Centre PRI est né, nous n’en étions sans doute plus là, les recruteurs étaient remplacés par des responsables de pastorale vocationnelle. Pourtant, chaque communauté, chaque association travaillait de son mieux. Des hommes et de femmes qui regardaient vers l’avenir se sont dit qu’il était important de travailler ensemble dans une recherche ouverte sur l’Église à bâtir. La perspective avait aussi changé profondément. Nous devenions plus conscients que tout chrétien a une vocation et que les chemins sont multiples. Il y a sans doute des jeunes qui souhaitent s’engager dans une forme ou l’autre de vie consacrée, mais d’autres peuvent s’engager comme collaboratrices ou collaborateurs engagés dans la mission, souvent en lien avec des groupes de religieux ou des sociétés de vie apostolique, d’autres pouvaient s’engager dans des communautés nouvelles ou dans des associations.
Le pape François insiste sur l’appel, la vocation de tous les baptisés : « En vertu du baptême reçu, chaque membre du Peuple de Dieu est devenu disciple missionnaire [...] nous ne disons plus que nous sommes "disciples" et "missionnaires", mais toujours que nous sommes "disciples-missionnaires" » (La joie de l'Évangile, no 120).
Le Centre PRI se situait déjà dans cette perspective et le Carrefour intervocationnel exprime encore plus clairement cette vision renouvelée de l’Église et de la vocation chrétienne. Le thème choisi pour ce 40e anniversaire le dit en nous rappelant que nous sommes Vivants au cœur du monde, hier, aujourd’hui, demain.
En soulignant les membres honoraires, nous jetons un regard sur notre histoire. Nous soulignons la contribution importante des personnes visionnaires qui ont fait le choix de s’engager dans ce chemin et les personnes qui ont poursuivi ce travail en élaborant des façons de rejoindre et d’accompagner des jeunes qui cheminent en Église.
Aujourd’hui, nous soulignons particulièrement la contribution importante de quatre religieuses qui se sont engagées dans ce projet : Lisette Ducharme, des sœurs des Saints Cœurs de Jésus et de Marie. / Monique Lallier et Huguette Lavoie, des sœurs de la Miséricorde. / Madeleine Rochette, de la congrégation de Notre-Dame. Nous voulons vous féliciter et vous remercier pour votre participation inestimable à ce projet d’Église.
Chères amies, chers amis, en ce quarantième anniversaire, nous voulons remercier tant de personnes qui ont permis au Centre PRI de demeurer actif et de chercher à travers l’évolution rapide de notre société et de notre Église à favoriser un cheminement dans lequel chaque personne découvrira sa façon unique de se mettre à la suite du Seigneur.
Ce quarantième anniversaire est aussi une occasion de regarder vers l’avenir. Le changement de nom indique une perspective nouvelle. Il exprime la diversité des vocations en Église et l’importance pour chaque chrétien de découvrir son chemin. Comme nous l’entendons dans le chant du 40e anniversaire, il faut « Oser croire que l’on peut / en restant qui l’on est / devenir ce que Dieu / a déjà fait de nous ».
En terminant, je tiens à féliciter l’équipe de direction du Carrefour intervocationnel, qui a su, dans le cadre de ce 40e anniversaire, saisir les grandes intuitions des années passées et les intuitions qui peuvent nous guider vers l’avenir. Et merci de votre présence et de votre collaboration à ce grand projet.
Père Claude Grou, c.s.c.
Coprésident d’honneur du 40e anniversaire de fondation
Soeur Lisette Ducharme, ss.c.j.m.
Laval, 11 mai 2023
À mon souvenir, j’ai rencontré sœur Lisette Ducharme, sœur des Saints-Cœurs de Jésus et de Marie, après les JMJ de Toronto de 2002. Je m’étais alors présentée au Centre vocationnel afin d’entreprendre un discernement vocationnel.
C’est avec son complice de plusieurs années, le Père Ugo Benfante, fils de la Charité, que sœur Lisette Ducharme accompagnait différents groupes de jeunes adultes, en quête de réponses, afin de les aider à discerner si Dieu les appelait à le suivre en répondant « oui » à une des formes de vie consacrée en Église.
Lors de mon cheminement, je me souviens avoir été marquée par la grande confiance qu’elle mettait en Dieu. Elle désirait vraiment nous faire prendre conscience que Dieu avait un plan pour chacun de nous. Qu’il suffisait de nous arrêter, de lire Sa Parole et de prendre le temps d’écouter ce que Dieu cherchait à nous dire. Elle mettait énormément d’emphase sur l’importance de se trouver un accompagnateur spirituel afin de nous aider à éclairer notre quête et à donner un sens véritable à notre vie. Bref, sœur Lisette croyait en chacun de nous et cherchait à nous tirer toujours plus haut, vers le meilleur. Je sentais qu’elle cherchait à faire tomber les résistances et les barrières que nous nous mettions afin que nous découvrions notre véritable étoile.
Par la suite, nous nous sommes perdues de vue et j’ai retrouvé sœur Lisette lors de mon passage comme secrétaire et ensuite comme directrice du Centre PRI. Elle n’avait pas changé ! Toujours aussi généreuse, toujours aussi confiante en Dieu et aux personnes qui l’entourent. Elle marche dans les pas de sa fondatrice, sœur Amélie Fristel, attentive aux besoins de son époque et préoccupée d’amener toute personne à développer son plein potentiel, à atteindre son plein épanouissement. Je suis persuadée que cela a toujours été et est toujours sa préoccupation première, tant par son rôle d’enseignante qu’elle a été que par ses nombreux engagements actuels, notamment auprès de sa communauté religieuse, de l’Arche ou de l’accompagnement auprès des aînés.
Sœur Lisette, aujourd’hui, je me fais la porte-parole de ces nombreux jeunes adultes et de toutes ces personnes que vous avez accompagnés dans votre vie et je tiens à vous dire un énorme MERCI !
Merci pour cette confiance que vous mettez en chacun de nous et surtout, merci pour cet amour incarné, cet amour avec un grand A, que vous diffusez autour de vous. Par vos gestes et vos actions, par votre témoignage, vous rendez concret et vivant l’amour que Dieu a pour chacun de ses enfants.
Chantal Jodoin
Coprésidente d’honneur du 40e anniversaire de fondation
Secrétaire du Centre PRI de 2009 à 2011
Directrice générale du Centre PRI de 2011 à 2018
Soeur Monique Lallier, s.m.
Laval, 16 mai 2023
Bien que je n’aie pas côtoyé Monique Lallier, sœur de la Miséricorde, pendant ses années actives au Centre vocationnel (le nom de l’organisme alors), je peux dire que j’ai appris à la connaître avec les propos recueillis auprès de personnes qui ont eu la chance de collaborer avec elle.
Tout en conjuguant ses responsabilités comme supérieure au sein de sa communauté, sœur Monique, femme très organisée, gardait du temps pour le Centre vocationnel. Membre du conseil d’administration de 1989 à 1995, elle a été témoin de grands changements pour l’organisme. D’une directrice à une autre, sœur Solange Breault à sœur Cécile Gagné, sœur Monique a participé au renouvellement de l’identité visuelle avec l’adoption d’un nouveau logo (le bateau) pour le Centre vocationnel.
On me raconte que Monique est une femme présente, entière, qui donne le meilleur d’elle-même, et qui portait le souci du Centre vocationnel et de son avancement dans l’Église et auprès des jeunes. Elle favorisait les rapprochements intercommunautaires, c’est encore sûrement le cas aujourd’hui. Excellente collaboratrice, elle s’engageait pour les activités du Centre en participant à plusieurs d’entre elles en plus des réunions de CA lors des soirées ou des fins de semaine. Elle aimait profondément le Centre et les jeunes qui le fréquentaient.
Selon mes sources, Monique se fait proche des jeunes, qu’elle s’adapte à eux, et qu’elle réussit à allier recueillement et amusement. Tout le monde me rapporte avoir eu des discussions très intéressantes, que sœur Monique est enjouée, accueillante, souriante, charmante, engagée, entière.
Ce qui est revenu le plus souvent, c’est que Monique est une grande vivante. Cela tombe bien, notre thème de notre anniversaire est justement Vivant au cœur du monde, hier, aujourd’hui, demain. Je suis très heureux de savoir que c’est le fil conducteur du Centre vocationnel depuis 40 ans.
Merci Monique pour votre engagement au sein du Centre vocationnel, qui porte des fruits encore de nos jours.
François Daoust
Directeur général
Soeur Huguette Lavoie, s.m.
Montréal, 12 mai 2023
Je crois sincèrement ne pas me tromper quand ton engagement en pastorale vocationnelle, qu’on appelle aujourd’hui, la culture de l’appel, a pris une dimension toute nouvelle pour toi quand on t’a demandé de devenir membre du comité Adhoc du projet de fondation du Centre PRI (Présence Religieuse Intercommunautaire) au début des années 1980. Du communautaire, tu es passée à l’intercommunautaire. Et, ce projet à construire, qui se voulait un centre de réflexion sur la vie religieuse, un lieu d’écoute des attentes et des besoins des jeunes, un point de rencontre entre religieux, religieuses et jeunes, demandait de faire face à beaucoup d’inconnu. Tu as alors accepté de relever le défi, et de plonger dans la foi. Accepter de vivre la mise sur pied d’un projet d’une telle envergure n’était pas du tout cuit et… tu as foncé en lien avec ceux et celles qui portaient ce projet.
Et aujourd’hui, faire témoignage de toi me fait revenir très loin en arrière. À titre de secrétaire du comité Adhoc, j’ai eu l’occasion de te côtoyer et par la même occasion de te découvrir dans « qui tu es ». Ton intérêt pour la pastorale vocationnelle m’a beaucoup impressionnée. J’ai été en mesure d’apprécier ta capacité de travailler en équipe, ton esprit d’écoute, ton ouverture d’esprit accompagnée d’une grande capacité de prendre des risques.
Dans les années qui suivirent, tu as accepté d’offrir tes services comme membre du conseil d’administration ainsi que témoigner de la vie religieuse par le biais des visites-écoles, projet parrainé par le Centre.
À titre de membre de l’Association Canadienne des Religieuses Conseillères en vocation (ACRCV) et de l’Association Canadienne des responsables de formation (ACRF), j’ai aussi l’occasion de cheminer avec toi, d’une certaine façon. Ces deux mouvements se sont soudés ensemble pour former l’Association des responsables de la formation et de la pastorale des vocations (ARFPV) au début des années 2000.
Par la suite, j’ai perdu ta trace, mais, si je tiens compte des informations reçues et de ce que j’ai entendu, tu as poursuivi ton travail d’animation de la culture de l’appel au sein de ta communauté et aussi avec les Sœurs de la Charité du Sacré-Cœur de Jésus de Sherbrooke, à la maison Guet de Cap-Rouge pour un mandat de deux ans.
Je ne te connais pas beaucoup pour ce qui a trait à ta formation professionnelle, mais ta capacité pour l’écoute et le discernement t’ont permis d’accompagner plusieurs jeunes et leur faire découvrir le sens de leur appel en Église et, dont la vie religieuse pour certaines d’entre elles. Une formation en PRH (Personnalités et Relations Humaines) et une autre en accompagnement des personnes et discernement chez les Jésuites ont été pour toi une aide précieuse dans la poursuite de ta mission.
La maison Rosalie, résidence pour jeunes en cheminement, a bénéficié de ta présence et de tes services comme responsable pendant plusieurs années.
Et quoi dire de plus, sinon que je me fais porte-parole de tous ceux et celles qui ont travaillé et travaillent actuellement au service de la culture de l’appel pour t’exprimer toute notre gratitude pour le travail réalisé. À cause de ton OUI du début, nous sommes en mesure de dire aujourd’hui que le Centre PRI, devenu Carrefour intervocationnel, porte ses fruits et poursuit sa mission dans l’Église avec beaucoup d’espérance.
Josette Tremblay, r.b.p.
Soeur Madeleine Rochette, c.n.d.
Montréal, octobre 2022
À l’image du Carrefour intervocationnel qui, depuis 40 ans a vécu des réalisations positives et des intempéries sur le chemin de Galilée, sœur Madeleine est demeurée une référence pour jeunes et moins jeunes.
Elle a toujours prêté intérêt à la pastorale vocationnelle, le Centre a été une porte d’accès privilégiée. Soeur Madeleine a partagé son expertise aux membres du Conseil d’administration ou encore à la directrice d’alors, Chantal, pour la rédaction du rapport final en vue du synode.
Sœur Madeleine a épousé des causes sociales à travers diverses participations, entre autres : sa présence à des conseils d’administration ou à divers événements où l’on faisait appel à ses talents d’animatrice et à sa capacité d’analyse d’une situation où sa contribution éclairée faisait toute la différence. On peut dire qu’elle a damé le pion aux formules stéréotypées en laissant place à l’intervention atypique d’une personnalité au-dessus de la mêlée.
Sa présence au Centre vocationnel, puis au Centre PRI, a influencé l’équipe de gestion, bien sûr, mais aussi les personnes côtoyées en lien avec l’organisme. Plusieurs pourraient se targuer d’avoir goûté à sa sagesse, à son expérience de vie, à son jugement judicieux ainsi qu’à sa capacité à trouver des solutions ponctuelles et à long terme.
Elle actualise depuis belle lurette, son implication pour la réduction des gaz à effet de serre. Son âge respectable n’a jamais été un frein à ses nombreux déplacements en transport en commun.
Maintenant que votre retraite mitigée s’est profilée dans l’entrebâillement de votre chez-vous, qu’elle serve à transmettre aux générations futures votre patrimoine humain, religieux, social et ecclésial.
À l’instar de votre fondatrice, vos visitations quotidiennes seront sûrement bien accueillies par les personnes qui ont besoin de paix et de tendresse.
Rollande Paris, s.g.m.
François Daoust, directeur général, offre le compte-rendu de l'assemblée générale 2023 et de la clôture des festivités du 40e du 12 octobre 2023.
Soeur Lourdès Varguez Garcia
Présidente du Conseil d'administration
Montréal, 12 octobre 2023
Nous arrivons bientôt à la fin de notre célébration eucharistique, et à la fin de notre 40e anniversaire de fondation, sous le thème Vivant au cœur du monde, hier, aujourd’hui et demain.
Tout au long de l’année, nous avons souligné la contribution de personnes qui se sont généreusement offertes au Centre PRI, aujourd’hui devenu Carrefour intervocationnel.
Je n’ai pas eu le privilège de toutes les connaître en personne. Mais, pour chacune d’entre elles, j’ai entendu des témoignages, des commentaires qui font d’elles des amies vivant au cœur du monde par leur vie, leur service et leur engagement chez nous.
Lors de l’ouverture du 40e le 2 juin 2022, nous vous avons présenté les premiers membres honoraires, qui ont déjà rejoint le Père éternel. Nous avons leur photo devant l’autel.
Aujourd’hui, nous voulons leur remettre, par leur représentant.e, ce certificat et cette plante (cyclamen), pour reconnaître les services rendus au Centre PRI, au Carrefour intervocationnel, mais surtout pour ces personnes qui ont témoigné de l’amour de Dieu dans leur vie.
J’invite donc les personnes suivantes à s’avancer.
Pour Suzanne Laflèche, sœur de la Congrégation Notre-Dame de Charité du Bon- Pasteur et fondatrice du Centre PRI, représentée par sœur Josette Tremblay, au nom de sa communauté.
Pour Marie-Madeleine Allard, sœur de la Congrégation Notre-Dame de Charité du Bon- Pasteur, au service de l’accueil pendant de nombreuses années, représentée par sœur Gisèle Lalonde, au nom de sa communauté.
Pour Ugo Benfante, des Fils de la Charité, qui a participé à la mise en place du discernement vocationnel, représenté par Gilbert Julien, délégué par sa communauté.
Pour Constance Tremblay, de la Congrégation de Notre-Dame, trésorière et comptable dédiée, représentée par sœur Yvette Dubois, déléguée par sa communauté.
Pour Claude Béliveau, des Frères de Saint-Gabriel, comptable bénévole pendant de nombreuses années, qui devait être représenté par frère Raymond Leroux, au nom de sa communauté. Nous irons leur remettre nos marques de reconnaissances ultérieurement.
Nous profitons également de l’occasion pour rendre hommage à sœur Cécile Gagné, de la Congrégation des Religieuses Hospitalières de Saint-Joseph, directrice de 1991 à 2008, présente avec nous.
J’invite sœur Lisette Ducharme, de la Congrégation des Saints-Cœurs de Jésus et de Marie, à s’avancer pour lui rendre hommage.
Sœur Lourdès Varguez Garcia, r.j.m.
Présidente du conseil d’administration
Père Claude Grou, c.s.c.
Co-président d'honneur du 40e
Vous êtes invités à prier avec les textes de la messe avant la lecture de l’homélie.
Première lecture : Malachie 3, 13-20a
Psaume : 1, 1-4,6
Évangile : Luc 11, 5-13
Frères et sœurs,
Nous soulignons aujourd’hui le quarantième anniversaire de ce projet qui a voulu rassembler plusieurs groupes religieux pour prier, réfléchir et travailler ensemble dans une perspective d’éveil vocationnel.
La première lecture nous plonge dans une période de l’histoire d’Israël qui a des similarités avec l’époque qui a vu la naissance du Centre PRI. Ce texte de l’Ancien Testament se situe dans la dernière époque des grands prophètes d’Israël. Le peuple est revenu d’exil, le temple est rebâti, tout semble bien aller. Il semblait qu’après la période difficile de l’exil, l’univers social et religieux d’Israël pouvait retrouver sa gloire du passé avec la ville sainte de Jérusalem et le temple reconstruit. Mais souvent, quand tout semble bien aller, on oublie le Seigneur. Un vent d’indifférence religieuse semble se répandre. Le prophète nous dit que beaucoup de gens disent : « Servir Dieu n’a pas de sens. À quoi bon garder les observances ? ».
Nous pouvons voir certaines similarités avec ce que nous avons vécu dans le contexte de ce qu’on a appelé la Révolution tranquille. Tout semblait aller pour le mieux dans notre Église, mais soudainement, on prend conscience que les Églises sont moins pleines. Pour nous religieux, nous notons aussi que nos noviciats sont moins pleins et que les jeunes ne semblent plus attirés par les vocations.
Le prophète invite le peuple à rester ferme dans leur cheminement et à ne pas se laisser distraire par ceux qui disent « Servir Dieu n’a pas de sens ». Le prophète ajoute « alors ceux qui craignaient le Seigneur s’exhortèrent mutuellement ». Dans ce moment difficile, des croyants se regroupent pour agir ensemble dans un effort de fidélité au Seigneur. C’est aussi ce que nous avons vécu au Québec. Dans cette période de changements, des croyants se sont rassemblés pour vivre ensemble leur engagement. La naissance du Centre PRI me semble être une dimension importante de ce mouvement de foi. Il devenait essentiel de réunir nos forces pour trouver des façons nouvelles de présenter la vie consacrée.
Pour le peuple d’Israël à l’époque de Malachie, la question était aussi, sans doute : « à quoi bon, prier le Seigneur ? Écoute-t-il nos prières ? » Cette question se pose à toutes les époques. Elle se posait au temps de Jésus et elle se pose à nous aujourd’hui.
Pour illustrer sa réponse, Jésus, dans l’Évangile, nous parle d’un homme qui a besoin d’aide. Pour pouvoir accueillir dignement ses visiteurs, il frappe à la porte. Et le voisin, avec beaucoup d’hésitation, répond à sa demande. Jésus nous dit si un voisin peu attentif aux besoins des autres accepte d’aider ce voisin, Dieu qui est un père aimant saura aussi répondre à vos prières ». Jésus ne dit cependant pas que Dieu répondra à toutes nos demandes, mais que tout comme un bon père, il donnera de bonnes choses à ses enfants, Dieu donnera « l’Esprit Saint à ceux qui lui demandent ».
Jésus a dit « priez le maître de la moisson pour qu’il envoie des ouvriers dans sa vigne. Prier, n’est-ce pas toujours reconnaître que dans notre pauvreté nous avons besoin du Seigneur ? Jésus utilise trois mots pour aider les gens à prendre conscience de ce besoin de tourner notre regard vers Dieu : « Demandez, cherchez, frappez à la porte ». À travers ses 40 années d’histoire, le Centre PRI a reconnu sa pauvreté. Tous nos efforts sont inutiles s’ils ne sont pas accompagnés de la prière.
Il faut pourtant nous souvenir que dans la prière qu’il a enseignée à ses disciples, Jésus les invite d’abord à dire « que ta volonté soit faite ». Tout comme lors du moment le plus douloureux de sa vie, quand Jésus supplie son Père de lui épargner les souffrances de la croix, il termine sa prière en disant « que ta volonté soit faite ».
Jésus ne dit pas que Dieu nous donnera tout ce que nous lui demandons. Il y a quelques jours, une dame est venue me dire comment Dieu avait réorienté sa prière. Au tombeau du frère André, elle priait pour la guérison de son mari qui souffrait du cancer. Dans sa prière, elle a senti une grande paix l’envahir. Elle a compris que Dieu l’invitait à accepter dans la paix le départ de son époux. Elle est retournée à la maison et dans un beau dialogue avec son époux, ils ont tous les deux compris que le temps était venu d’accueillir la mort avec paix et sérénité. Ils ont été capables de dire « Que ta volonté soit faite ».
Cette année, nous avons voulu rendre grâce à Dieu pour ces 40 années d’engagement et de prière. Si, dans ses débuts, ce projet espérait voir un renouveau de la vie religieuse, la situation a évolué en devenant plus sensible aux multiples facettes de l’appel du Seigneur. Le nom du Carrefour intervocationnel reflète d’ailleurs cette ouverture aux multiples voies de l’Esprit. Aujourd’hui, cette parole de Jésus « combien plus le Père du ciel donnera-t-il l’Esprit à ceux (et celles) qui lui demandent » nous encourage à poursuivre ces efforts, pour aider nos frères et sœurs à découvrir cet Esprit qui les guide à s’engager dans un projet d’Église.
Cette année de célébration du 40e anniversaire a voulu rendre grâce pour ces années d’engagement et pour ceux et celles qui ont rendu possible ce projet, mais ce fût aussi un moment de grâce et de vérité, une occasion de prendre conscience de la force de l’Esprit qui suscite une grande diversité d’appel à servir en Église. Nous avons regardé ensemble ce qu’est devenu ce projet aujourd’hui. Nous croyons que dans notre beau pays du Québec, il y aura toujours un grand nombre d’hommes et de femmes qui répondront à l’appel du Seigneur et sauront garder notre Église vivante et forte.
En terminant, je tiens à remercier le Carrefour intervocationnel de m’avoir invité à marcher et à vivre avec vous ce beau moment d’Église. Je continuerai de prier avec vous pour que le Père du ciel donne l’Esprit Saint à ceux et celles qui le lui demandent.
Père Claude Grou, c.s.c.
Coprésident d’honneur du 40e anniversaire de fondation
Soeur Lourdès Varguez Garcia, r.j.m. présidente du CA, Soeur Lisette Ducharme, ss.cc.j.m., soeur Cécile Gagné, r.h.s.j., François Daoust, directeur général
Montréal, le 5 octobre 2023
Lorsque je me suis présentée au Centre PRI en décembre 2000, je faisais face à de grands inconnus : Montréal, le métro et … Cécile Gagné, directrice chevronnée depuis 1991. Inspirée par le fait que ma consœur Solange Breault l’avait précédée à la direction, j’ai osé sonner à la porte du 10 rue Faillon… timidement, je l’avoue.
Le Centre PRI était alors la plaque tournante de la préparation du 3e Congrès continental sur les vocations tenu à Montréal en avril 2002. Cécile Gagné en était la cheville ouvrière aux côtés de l’abbé Raymond Lafontaine. Susciter une culture de l’appel, Cécile l’avait compris bien avant. Elle s’est vite approprié les cinq priorités : prier, évangéliser, expérimenter, accompagner et inviter. Au lendemain du Congrès, elle n’a pas hésité à prendre la route pour aller diffuser les conclusions de ce congrès dans d’autres diocèses. Je l’ai accompagnée avec grand bonheur. J’ouvre une parenthèse ici pour dire que j’ai expérimenté la compétence de Cécile au volant d’une voiture. Que de voyages elle a faits pour ses sœurs, pour le travail et pour bien d’autres raisons qu’elle seule connait ! Elle ne comptait pas son temps. J’en profite pour la remercier publiquement car, chaque soir, elle me déposait à une station de métro pour m’éviter deux transferts. Autre preuve de la générosité de Cécile qui ne calculait pas son temps.
Cécile a su s’entourer d’une équipe polyvalente qu’elle dirigeait de main de maître avec un sens de l’organisation incroyable. Permettez-moi de mentionner avec beaucoup d’émotion soeur Constance Tremblay, c.n.d., comptable, Mme Micheline Paré, réceptionniste, soeur Louise Stafford, fille de Saint-Paul, et Mme Diane Lanteigne, graphiste. Ces deux dernières ont implanté et mis à jour le site web, et publié un bottin dans lequel figuraient les communautés membres. En femme d’affaires, Cécile leur faisait miroiter l’attribution d’une page dans ce bottin à condition qu’elles versent une contribution. Les finances du Centre s’en portaient mieux !
De nombreux bénévoles venaient compléter l’équipe : Madeleine Allard, soeur du Bon-Pasteur, à la réception, Ugo Benfante, fils de la Charité, au discernement vocationnel, et Jean-Louis Dubois, clarétain, et bien d’autres encore !
Il ne fallait pas grand temps à Cécile pour organiser une rencontre avec les animatrices et animateurs vocationnels, avec les délégués diocésains à la pastorale vocationnelle, ou encore une montée pascale à notre chalet d’Entrelacs, village de Sr Huguette Lévesque, c.n.d., d’heureuse mémoire.
Cécile avait le sens de la fête. Que de bons moments vécus ensemble dans une atmosphère détendue, très propice au travail. Son grand cœur s’est manifesté en maintes occasions. Me revient en mémoire ce souvenir : elle m’envoyait au Marché Jean-Talon pour acheter prosciutto, pain et fromage à l’occasion d’un anniversaire. Cécile, c’est bien connu, aimait faire plaisir et était très inventive pour y parvenir.
Cécile était une femme de foi. Ayant vécu quelques jours avec elle à la Maison Marie-Morin qu’elle animait, je sais qu’elle se levait tôt afin de rencontrer son Dieu aux aurores. Petite anecdote : un bon matin, elle frappe à ma porte à 6 h 30 en me disant : « Es-tu prête ? je pars travailler ». Moi, je dormais encore… C’est l’occasion de dire que Cécile était une travailleuse acharnée qui ne comptait pas son temps.
À certains jours, elle nous invitait à monter en voiture pour aller à la messe à l’Oratoire Saint-Joseph, un lieu cher à son cœur de religieuse hospitalière de Saint-Joseph. Chaque fois que c’était possible, elle nous proposait de sortir de nos bureaux pour célébrer l’Eucharistie et partager la Parole. Des moments très forts dont je garde souvenance.
Cécile, lorsque j’ai quitté le Centre PRI en 2006 pour un service dans ma congrégation, tu m’as rendu un hommage très touchant. Je me souviens encore. Je suis heureuse aujourd’hui de te rendre la pareille en te disant, en conclusion, que j’ai beaucoup appris en travaillant à tes côtés et que j’ai été très heureuse durant ces cinq années. Merci de m’avoir embauchée!
Merci au nom de tous les jeunes, au nom de toutes les congrégations, au nom de l’Église diocésaine pour ton investissement de grande qualité au Centre PRI durant 17 ans !
Lisette Ducharme, ssccjm
Pour nos membres honoraires à titre posthume, nous avons voulu remettre en leur nom un certificat ainsi qu'une plante (cyclamen) à un membre de leur de communauté.
Hommage à soeur Contance Tremblay, c.n.d.
François Daoust, directeur général, soeur Lourdès Varguez Garcia, r.j.m. présidente du CA, soeur Yvette Dubois, au nom de la communauté des soeurs de la Congrégation de Notre-Dame.
Hommage à soeur Suzanne Laflèche, r.b.p., fondatrice
François Daoust, directeur général, soeur Josette Tremblay, au nom de la Congrégation de Notre-Dame de Charité du Bon-Pasteur, soeur Lourdès Varguez Garcia, r.j.m. présidente du CA
Hommage à soeur Marie-Madeleine Allard, r.b.p.
François Daoust, directeur général, soeur Gisèle Lalonde, au nom de la communauté des soeurs de la Congrégation de Notre-Dame du Bon-Pasteur, soeur Lourdès Varguez Garcia, r.j.m. présidente du CA.
Hommage à frère Ugo Benfante, f.c.
François Daoust, directeur général, frère Gilbert Julien, au nom de la communauté des fils de la Charité, soeur Lourdès Varguez Garcia, r.j.m. présidente du CA.
Hommage à frère Claude Béliveau, f.s.g.
François Daoust, directeur général, frère Raymond Leroux, au nom de la communauté des frères de Saint-Gabriel, rencontré le 25 octobre 2023 dans leur maison à Montréal.
Le 8 mai 2022, à l'occasion de la Journée mondiale de prière pour les vocations, soeur Rollande Paris, s.g.m., Présidente du jury des concours du 40e anniversaire de fondation et Présidente du Conseil d’administration, annonce les heureux gagnants des deux concours organisés dans le cadre du 40e.
Gagnant
Frère Michel Boucher, 70 ans, frère du Sacré-Cœur pour sa prière d'action de grâce intitulée Au carrefour de nos routes.
Prière
La prière a été dévoilée publiquement le 4 juin 2022, à l'occasion de l'activité d'ouverture du 40e.
Cette prière sera dite pendant toute l'année jubilaire pour lors des activités spéciales du 40e.
Vous pouvez retirer le dernier paragraphe, spécifique au 40e anniversaire de fondation, pour l'utiliser en toute circonstance de prière vocationnelle, en précisant la source : Carrefour intervocationnel.
Jésus, au carrefour de nos routes
Tu nous appelles, béni sois-tu !
Au carrefour de nos vies, tu es de nos rencontres,
Jésus, au cœur de nos amours, tu es là, béni sois-tu !
Jésus, chemin, vérité et vie
Pour ta présence, béni sois-tu !
Pèlerins, tu marches avec nous et guides nos pas,
Jésus, au cœur de nos parcours, tu es là, béni-sois-tu !
Jésus, pain pour notre cœur
Pour ce pain du partage, béni sois-tu !
La table est mise : « donnez-leur vous-mêmes à manger »,
Jésus, au cœur de ta Parole, tu es là, béni sois-tu !
Jésus, source d’eau vive
Pour l’accueil de nos soifs, béni sois-tu !
À ton puits tu nous invites à nous désaltérer en ta présence,
Jésus, au cœur de nos absences, tu es là, béni sois-tu !
Jésus, lumière pour notre monde
Pour la clarté de ton aurore, béni sois-tu !
De ta lumière, tu nous invites à devenir le passeur,
Jésus, au cœur de nos engagements, tu es là, béni sois-tu !
Jésus, source de toute vocation,
Tu nous interpelles à te suivre, béni sois-tu !
Depuis 40 ans tu nous convies à travailler à ta vigne,
Jésus, au cœur du Carrefour intervocationnel, tu es là, béni sois-tu !
Gagnants
Michel Boutot, 64 ans, et Jean Lambert, 68 ans, du diocèse de Saint-Jean-Longueuil, pour leur chant sur les vocations intitulé Oser croire.
Chant
Le chant a été dévoilé publiquement le 4 juin 2022, à l'occasion de l'activité d'ouverture du 40e.
Il est maintenant possible de télécharger la partition ainsi qu'une version audio du chant ou de pré-commander pour obtenir une copie physique.
Le chant a pour objectif de rassembler les communautés chrétiennes autour des vocations autant pendant le jubilé que pour les années à venir.
Refrain
Oser croire que l’on peut
traduire en ce monde
les rêves les plus fous, l’aimer plus que tout.
Oser croire que l’on peut
en restant qui l’on est
devenir ce que Dieu a déjà fait de nous
1
Un espace intérieur
d’où surgit un désir
au plus profond de ton cœur
se trouve un grand trésor !
2
Une histoire à raconter
l’histoire des oubliés
ceux qui ont donné leur vie
pour ta plus grande gloire
Dieu qui appelle !
3
Un regard intérieur
tourné vers l’avenir
au plus profond de ton cœur
se trouve un grand bonheur !
4
Une histoire à raconter,
d’amour et d’amitié
tant de temps, de dévouement,
de foi, de charité !
Dieu s’émerveille !
Carrefour intervocationnel
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